L’événement scientifique autour des langues créoles, entièrement traduit en langue des signes, a réuni les délégations ultramarines sur un sujet qui leur est commun : le kréol, les kréols. On dénombre 56 langues parlées dans les Outre-mer.
Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Nouvelle Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna, la délégation de l’Océan Indien et celle de l’Hexagone, représentée par la Ministre de la culture, ont répondu présentes.
Pour une reconnaissance de langue
Ericka Bareigts a démarré la soirée par un discours tout en kréol réunionnais. À ce propos, la maire de Saint-Denis se positionne : « Mi koné ou sa mi veu alé pou mon lang. (…) Fé rent’ le kréol dans la normalité”, comprenez : rendre la langue officielle.
Son discours est soutenu par celui de la représentante de l’Association des maires qui a tenu à rappeler combien les Réunionnais plébiscitent l’utilisation de leur langue maternelle et les avancées en la matière, avec la signature de la charte du bilinguisme par plusieurs maires.
Le président du Département, Cyrille Melchior, a lui choisi de s’exprimer en français et en kréol pour faire valoir ses convictions : “Toutes les langues méritent d’être reconnues dans leur dignité”.
La responsabilité de La France
Vient au tour de la présidente de Région, Huguette Bello. Elle souligne que : “25 langues minoritaires s’éteignent chaque année, (…) ce constat nous interdit de céder au fatalisme”. La présidente de Région poursuit : « La France a une responsabilité particulière, elle qui compte 75 langues régionales« , dont la majorité en Outre-mer.
Huguette Bello plaide pour le pacte linguistique. “On ne comprendrait pas que la France ne signe pas le pacte linguistique, un pacte sur lequel nous avons travaillé. J’apprends ce soir que l’on ne signera pas le pacte linguistique”, déplore t-elle.
Roselyne Bachelot-Narquin veut « poser les bases d’un dialogue constructif”
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot-Narquin, pour qui cette soirée vient clôturer sa visite officielle, rétorque en dressant un bilan des “avancées significatives” des dix dernières années. Elle annonce l’ouverture prochaine d’un portail numérique de “l’Observatoire des langues”. Ce dernier proposera des informations sur les langues parlées en France.
“Notre ambition est de poser les bases d’un dialogue constructif”, déclare-t-elle, avant d’assurer : “Je mettrai toute en œuvre pour [que ces journées]ouvrent un nouveau chapitre de notre politique linguistique ».
Sur la scène, Ane O’aro puis Christine Salem sont venues conclure cette première conférence des Etats généraux du multilinguisme dans les Outre-mer à La Réunion, en musique.