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Une scène de crime au tribunal de Saint-Pierre

Le Tribunal de Saint-Pierre a accueilli la 4e édition de la nuit du droit. Un évènement où tous les acteurs de la justice peuvent rencontrer et échanger avec les citoyens. Un moment idéal pour présenter tous ceux qui participent, au quotidien, à assurer le fonctionnement de la machine judiciaire. L’occasion également de découvrir certains aspects méconnus ou encore fantasmés, à l’image du travail de la police scientifique.

Ecrit par 1776023 – le mardi 04 octobre 2022 à 17H32

Depuis 2017, à la date anniversaire de la création de la Ve République, la nuit du droit permet de faire rencontrer les professionnels de la justice avec le grand public. Pour la première à La Réunion, c’est le tribunal de Saint-Pierre qui était en charge d’organiser cette édition, la 4e sur l’île.

« Aujourd’hui, vous avez associé à cette nuit du droit des magistrats, des fonctionnaires, des universitaires, les forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie, mais vous avez ensuite des commissaires de justice, des huissiers, des notaires, des membres de la Chambre régionale des comptes, des bénévoles, des agents pénitentiaires et de la protection judiciaire de la jeunesse et des membres du barreau », explique Bertrand Pagès, le président du tribunal judiciaire de Saint-Pierre, pour résumer de manière non exhaustive tous les corps de métiers qui se cachent derrière les mots droit et justice.

Une liste qui démontre à quel point peu de gens connaissent l’étendue des professions que représente le fonctionnement de la justice en France. Une méconnaissance qui était justement évoquée durant la conférence sur le thème « droit et justice en contexte » où les professionnels et les justiciables ont pu échanger sur l’accès au droit, notamment à La Réunion.

Une image écornée

« C’est intéressant d’ouvrir le fonctionnement de la justice à tout le monde parce qu’on ne parle pas suffisamment du droit et de la justice et que l’on ne voit pas l’investissement qui est le nôtre », ajoute Caroline Calbo, la procureure de Saint-Pierre. Selon elle, beaucoup de gens ne réalisent pas le travail que fournissent les magistrats.

« La plupart des métiers de la justice ne sont pas connus. Par exemple, on nous dit que nous sommes derrière notre bureau à attendre les féminicides. Je pense que c’est une vision complètement fausse du métier de magistrat qui est beaucoup sur le terrain. Il est très ancré dans la cité et pas du tout dans une tour d’ivoire comme on voudrait l’y cantonner », ajoute-t-elle.

Si les étudiantes de Master présentes étaient déjà au fait du travail d’un procureur de la République, elles avouent avoir découvert de nombreux aspects et métiers encore inconnus. « C’est sympa de voir des éléments que l’on ne connaissait pas, comme le milieu pénitentiaire, avec qui on n’a pas l’habitude de parler », souligne Ingrid. « Ça nous permet de connaître de nouveaux horizons et une approche du droit différente », ajoute Laura.

Ce groupe d’étudiantes a été surpris de découvrir la justice restaurative. Légiféré en 2014 avec la loi Taubira, elle permet « à tout justiciable, victime ou non, de se voir offrir un espace de dialogue pour discuter des répercutions liées à l’infraction », explique Émilie Le Port, coordinatrice justice restaurative pour mineurs.

Une scène de crime dans la salle d’audience

Pour découvrir les autres métiers, de nombreux stands étaient installés. Pour se démarquer, la Police nationale a fait venir ses « experts » dans la salle d’audience N°2. La police scientifique est venue reconstituer une scène de crime afin de présenter leur travail étape par étape. Un travail rigoureux où tout doit être réfléchi avant d’être exécuté. Le public a pu découvrir tout le processus pour arriver à un dossier technique qui servira lors du procès aux Assises.

« Toutes ces séries que l’ont voit à la télévision ne sont pas en notre faveur. Parce qu’ils doivent gérer une scène de crime en 30-45 minutes. Ce n’est pas du tout notre cas. Nous, ça peut aller du simple cambriolage qu’on peut gérer en une heure à une scène de crime qui peut prendre 1 ou 2 jours, voire des incendies sur 3 à 4 jours », précise Serge Joret, chef du service territorial de police technique et scientifique.

Un service de la police connu pour ses moyens technologiques mais la plupart des avancées scientifiques concernent le travail en laboratoire et pas sur le terrain. Si les agents ne préfèrent pas trop communiquer dessus, ils préviennent que « le crime parfait n’est pas possible. »

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