Erick Ajorque, vous êtes délégué Ufap-Unsa à la Maison d’arrêt de Saint-Pierre. Quel est votre sentiment et celui du personnel de l’établissement concernant la réalisation prochaine d’une nouvelle prison dans le Sud, vraisemblablement à Saint-Pierre ?
« Écoutez, c’est une bonne nouvelle. C’est une satisfaction générale pour le personnel. Il faut savoir qu’il y avait beaucoup d’appréhension juste avant que cette décision ne tombe. Toujours est-il que dans ce dossier nous avons su mettre en avant un certain nombre d’arguments pour que l’implantation d’une Maison d’arrêt se justifie dans le Sud du département. Nos arguments ont été relayés politiquement par le député-maire de Saint-Joseph. (…) Dernier argument de poids, la loi pénitentiaire en elle même consacre énormément d’importance quant à la garantie des liens familiaux des détenus. »
La prison de Cayenne existe depuis près de 80 ans. N’auriez-vous pas préféré une complète réhabilitation de l’établissement lorsque l’on sait qu’il a été classé « Site pilote » en terme d’application des Règles pénitentiaires européennes (RPE) ?
« Je crois qu’une constitution entière d’un nouvel établissement est tout à fait nécessaire. En ce qui concerne les RPE, avec l’encellulement individuel, ce n’est pas possible à la Maison d’arrêt de Saint-Pierre puisqu’il n’y a que 20 unités d’hébergement pour 121 places. Et il y a l’état de vétusté également qui pose des problèmes pour notre travail au quotidien. Je crois que le nouvel établissement verra le jour dans cinq ans. Toujours est-il qu’en l’état actuel, l’établissement reste opérationnel mais il va falloir que le personnel soit vigilant. Il est vrai que l’on a fait énormément d’efforts concernant la sécurisation générale de l’établissement. Il va falloir être vigilant. »
Quel est votre sentiment et celui du personnel concernant la nouvelle carte pénitentiaire française et le positionnement de la Réunion au sein de cette dernière ?
« Cela n’était pas gagné d’avance pour la Maison d’arrêt de Saint-Pierre, bien au contraire. La Réunion est le seul département français à compter trois établissements pénitenciers sur son territoire alors que cela n’existe pas en métropole. Notre crainte était là. Il faut savoir que la Maison d’arrêt de Domenjod à Saint-Denis n’est pas à capacité optimale. Elle aurait très bien pu contenir les 120 détenus incarcérés à Saint-Pierre. La partie n’était donc pas gagnée d’avance d’autant plus que l’on faisait partie des 60 établissements recensés pour leur vétusté, d’où la grande satisfaction du personnel.«