Une professeure de musique non-voyante a fait l’objet d’une convocation en fin de semaine dernière par le collège Jean Moulin d’Alès, dans le Gard, pour assurer la surveillance des épreuves du brevet des collèges. La professeure déplore l’absurdité de la situation et évoque un « dialogue de sourds » avec son administration de tutelle.
« J’ai reçu des convocations pour trois demi-journées. J’ai tenté de plaider, d’expliquer que je serai inefficace. Mais ce fut un dialogue de sourds avec le principal adjoint », a expliqué Caroline Bouffard.
« On m’a fait comprendre que c’était une question d’égalité. Que si je n’étais pas convoquée, je pouvais attaquer en justice pour discrimination. C’est stupide, je ne vais pas attaquer pour quelque chose que je ne peux pas faire », a affirmé la professeure de musique précisant que « tous les professeurs ne sont pas convoqués ».
« Je me suis assise et j’ai lu. J’aurais pu faire ça chez moi. La surveillance a été effectuée par mon assistante – une auxiliaire qui l’accompagne pour ses cours – et un autre professeur également convoqué le même jour », a rapporté la principale intéressée.
Ainsi pour l’une des journées, Caroline Bouffard « a été contrainte de venir pendant deux heures au lieu de quatre ».
Puis pour l’autre jour de surveillance, d’autres enseignants ont été convoqués. « Mais on m’a bien fait comprendre qu’ils effectuaient un service à ma place », a déclaré la professeure de musique qui, de plus, doit se présenter ce mercredi dans le bureau de la principale de son collège pour un entretien. « J’y vais avec un délégué syndical », assure-t-elle.