Un nouveau centre pénitentiaire pour 2017. Une nouvelle qui aurait pu ravir les personnels de la pénitentiaire. Mais forts de leur expérience passée, tous ressortaient partagés après l’entrevue d’une demi heure avec le ministre.
Si dans le principe, tous attendent de nouveaux locaux adaptés aux exigences carcérales du 21è siècle, mais aussi aux contraintes européennes, ils restent perplexes quant au timing d’un tel projet.
De toute évidence, la démographie carcérale aidant, « en 2017, on aura besoin de places supplémentaires, mais nous on a déjà subi l’ouverture de Domenjod » se souvient Joseph Rubens, secrétaire régional de la CGT Pénitentiaire.
Il laisse parler son vécu : « Il aura fallu attendre 20 ans entre le projet et la livraison de la prison. C’est pourquoi on lui disait (au ministre) qu’on était réaliste et que 5 ans ça nous semblait un peu juste ».
7 départs en retraite pour 4 remplacements
En toute fin de journée, le Garde des Sceaux confirmait à la cour d’appel de Saint-Denis et devant le monde judiciaire local qu’il « confiait dès à présent au Préfet le soin de trouver du foncier pour l’édification de ce nouveau centre ». D’un geste de la tête, Michel Lalande acquiesçait.
Autre point crucial des revendications syndicalistes, le maintien du remplacement poste pour poste des départs à la retraite. « Il faut que notre organigramme soit complet pour pouvoir fonctionner normalement. Il est hors de question de ne pas remplacer les départs à la retraite ».
A ce titre Joseph Rubens prend l’exemple du centre de détention du Port où 7 départs à la retraite (pour 2011) seront pourvus par 4 remplacements seulement.
Voilà qui clôt le passage « pas forcément prévu » du ministre dans l’île et qui finalement soulève tout autant de questions, si ce n’est plus, qu’avant son arrivée. Les magistrats quant à eux ont bien l’intention de se faire entendre la semaine prochaine au cours d’une journée « justice morte ».