Un discours marqué aussi, me semble t-il, par une volonté de faire émerger les compétences locales, de résoudre le problème « d’égalité et d’identité », tout en précisant que « le statu quo n’est pas possible et qu’il faut trouver des solutions, apaiser les choses et apporter une réponse à la fois à la demande d’égalité et d’identité ». Tout en stipulant qu’il n’y a pas de sujet tabou, qu’on peut parler de tout… car le gouvernement entend donc aborder « tous les sujets jusqu’aux plus épineux ».
Une ambition telle, à faire évoluer la gouvernance, garantir l’égalité de chances, réconcilier mémoire, culture et identité voire de reconnaitre les syndicats locaux comme première condition d’un vrai dialogue. Autre volonté affichée du Président de voir l’ensemble des postes catégorie B et C des fonctions publiques, exercés par des Ultramarins. Bien sûr à compétences égales et de diplômes.
A travers son discours, je constate aussi une évolution dans beaucoup de domaines, même sur la créolisation de postes dans les fonctions publiques. Certains diront que c’est la préférence régionale. Après tout, est-ce un mal de prioriser un Ultramarin à diplômes et compétences identiques ? Est-ce que les propos du Président sont atteints d’une discrimination ? Quand M. Sarkozy, reconnait que cette situation (goyave de France) n’est plus tenable et qu’il dit lui-même « il y a une nécessité d’ouvrir un nouveau cycle historique » dans les rapports des Outre-Mers dans la République.
Et, il reconnait enfin et explique que l’ensemble des mouvements sociaux des O.M reposaient sur la « dénonciation d’une réalité ». Quoi de plus normal d’embaucher par exemple un éducateur réunionnais diplômé qui connait notre environnement, notre langue, notre culture… pour travailler dans un milieu qu’il maitrise, au lieu de l’autre qui a simplement que son diplôme ?
C’est aussi valable pour un enseignant de la maternelle et autre emploi. Bien sûr qu’il existe déjà ce « vivier de talents » pour la catégorie A, mais on repère un manque transparence sur ce recrutement (car des réseaux existent), qui discrimine la promotion à cette diversité. Il suffit de leur mettre en concours, non pas « derrière les autres » comme disait le Président mais sur le pied d’égalité afin que cette fonction publique ressemble plus à sa population.
Enfin je dirais, la leçon à retenir de cette grave crise, c’est ce principe de responsabilité partagé de notre jeunesse « oubliée » qui aspire de jouer un rôle accru en proposant une relation rénovée et surtout leurs compétences. Il faut l’écouter et l’entendre avant toute autre explosion.
Voilà me semble t-il le grand dessein de l’Outre-mer tracé, comme disait Aimé Césaire et dont M. Sarkozy a repris en citation: « une lumière nouvelle » que le président espère faire briller sur l’outre-mer à travers les quelques cent trente sept propositions. Espérons cette lumière nouvelle éclaire aussi notre Île de la Réunion.
Jean Claude COMORASSAMY.
Saint-Leu.
