Sac poubelle, cordage en nylon, emballage de gâteaux, chemise plastique, fils de pêche… Voilà le genre de déchets qui ont été découverts dans le corps d’une jeune tortue verte retrouvée morte échouée à l’entrée du Port de Saint-Gilles. Soixante grammes de plastique dont le volume est suffisant pour tuer une tortue de plus de 50 kg.
La tortue a été récupérée par Kelonia, qui la connait bien puisqu’il s’agit d’une tortue récupérée affaiblie au fond d’un nid et soignée durant plusieurs mois au centre de soins. Elle avait débuté sa croissance dans les bassins de Kelonia avant d’être relâchée le 30 janvier 2020 à l’Hermitage avec l’association Zenfans lé O.
« Nous n’avions plus de nouvelle de cette tortue qui d’après les résultats de la nécropsie se nourrissait d’algues rouges et de phanérogames marines, ce qui correspond au comportement alimentaire des tortues vertes de cette taille à La Réunion. Mais tout le long du tube digestif, de nombreux déchets plastiques ont été extraits », explique Stéphane Ciccione, le directeur de Kélonia, estimant que « ces déchets pourraient avoir contribué au décès de la tortue », celle-ci étant morte d’une intoxication aigüe.
Les jeunes tortues vertes de cette taille sont essentiellement herbivores mais apprécient aussi les méduses et autres animaux gélatineux planctoniques, qu’elles confondent parfois avec les morceaux de plastique qui flottent dans l’océan. « Chacun de nous peut agir pour éviter cela, en limitant sa consommation de plastique et en utilisant les filières de recyclage », veut sensibiliser Stéphane Ciccione. Et de tirer la sonnette d’alarme : « Chaque plastique dans la nature peut devenir un piège mortel pour les espèces menacées ».