Tu nous chantes là un bien mauvais air, Henri ; bien involontairement, je te l’accorde. On a du mal à s’en remettre, voire à croire que c’est vrai ! Cela fait une semaine que tu est parti et je crains que ce vide que tu laisses ne reste béant très-très longtemps. Nous avions été fort surpris, mardi soir à Champ-Fleuri, de ne pas constater ta présence au Festival des Vieilles Charrettes, avec tes amis Legras, Ladauge, Farreyrol, Raélison, Watson et tant d’autres. André nous avait parlé de ta santé chancelante. Nous étions loin d’imaginer que ça irait aussi vite : deux jours après…
Henri était, avec son ami-compère-complice André Legras, "LA" grande voix des Jokarys. Une histoire remontant à la pré-adolescence, lorsqu’ils se retrouvent tous deux sur les bancs du vieux séminaire de Cilaos. Ils acquièrent là une culture estudiantine et générale de très haut niveau. Je l’ai personnellement constaté lorsqu’au vieux lycée de la rue Jean-Chatel, nous arrivaient des compagnons d’armes ex-séminaristes, en classe de seconde.
Non seulement ils étaient imbattables en latin, ce qui se comprend un peu, mais dans "toutes" les autres matières, ils étaient plus qu’à la hauteur et ce n’est pas mon ami d’enfance, Alfred Rivière, qui dira le contraire. Parce que l’enseignement au séminaire était pratiqué par des professeurs religieux et civils usant d’une pédagogie un peu… musclée.
Henri était, avec son ami-compère-complice André Legras, "LA" grande voix des Jokarys. Une histoire remontant à la pré-adolescence, lorsqu’ils se retrouvent tous deux sur les bancs du vieux séminaire de Cilaos. Ils acquièrent là une culture estudiantine et générale de très haut niveau. Je l’ai personnellement constaté lorsqu’au vieux lycée de la rue Jean-Chatel, nous arrivaient des compagnons d’armes ex-séminaristes, en classe de seconde.
Non seulement ils étaient imbattables en latin, ce qui se comprend un peu, mais dans "toutes" les autres matières, ils étaient plus qu’à la hauteur et ce n’est pas mon ami d’enfance, Alfred Rivière, qui dira le contraire. Parce que l’enseignement au séminaire était pratiqué par des professeurs religieux et civils usant d’une pédagogie un peu… musclée.
Outre ces matières d’enseignement général, nos futures vedettes-pays y acquièrent un sens aigu du chant polyphonique. Ce qui fait que plus tard, lorsqu’ils créeront les Jokarys, cette formation, qui se voulait à l’origine être un groupe yé-yé (si !) se distinguera des autres (Chats Noirs, AJER, etc.) non par ses performances instrumentales mais par une faculté sans pareille à chanter à trois ou quatre voix.
André Legras racontait récemment que "lorsque nous essayions une nouvelle chanson, Henri trouvait naturellement la quinte, la tierce et se plaçait à ces voix de façon spontanée".
Ainsi, un disque après l’autre, les Jokarys deviennent un des ensembles de bals mais, surtout, des chantres du séga. Et c’est Henri qui écrira et composera paroles et musiques de ce qui est leur chanson la plus célèbre, "Viens voir La Réunion". Une chanson qui a une histoire à peine croyable…
"Nous étions en classe terminale (c’est toujours André qui parle) et un jour, on nous colla une composition de philosophie. Sujet : La culture est ce qui reste quand on a tout oublié. Je pense que Henri ne devait pas être trop inspiré… À la fin de l’épreuve, il me tend un papier, son "devoir" de philo. C’était "Viens voir La Réunion !"
André Legras racontait récemment que "lorsque nous essayions une nouvelle chanson, Henri trouvait naturellement la quinte, la tierce et se plaçait à ces voix de façon spontanée".
Ainsi, un disque après l’autre, les Jokarys deviennent un des ensembles de bals mais, surtout, des chantres du séga. Et c’est Henri qui écrira et composera paroles et musiques de ce qui est leur chanson la plus célèbre, "Viens voir La Réunion". Une chanson qui a une histoire à peine croyable…
"Nous étions en classe terminale (c’est toujours André qui parle) et un jour, on nous colla une composition de philosophie. Sujet : La culture est ce qui reste quand on a tout oublié. Je pense que Henri ne devait pas être trop inspiré… À la fin de l’épreuve, il me tend un papier, son "devoir" de philo. C’était "Viens voir La Réunion !"
Outre cette magnifique chanson, ce que l’on retient surtout d’Henri Maingard, c’est son affabilité, sa gentillesse et, principalement, sa faculté à ne jamais tirer la couverture à lui, à ne jamais se mettre en avant. Il n’était jamais au-devant de la scène… mais on l’entendait, on entendait cette voix claire, reconnaissable entre toutes, forte sans être tonitruante. Un juste milieu indispensable.
Une preuve suffit… Lorsque les Jokarys, renforcés par Vabois et Dormeuil, ont enregistré leurs deux CD en hommage à Fourcade et avec leurs meilleurs airs à eux, on entend Henri dire :
"A mwin, mwin lé là po fé doo-doo-wap-wap, mwin !"
C’était bien lui, ça, l’indispensable pilier d’un groupe solide, laissant volontiers la vedette à ses amis. La création, l’interprétation, oui, la démonstration non !
Loin de doo-doo-wap-wap, il était l’élément essentiel sans lequel les Jokarys eussent été fondamentalement différents.
Ta voix, ton sourire, ton infinie gentillesse vont nous manquer, l’ami.
Salut l’artiste !
Une preuve suffit… Lorsque les Jokarys, renforcés par Vabois et Dormeuil, ont enregistré leurs deux CD en hommage à Fourcade et avec leurs meilleurs airs à eux, on entend Henri dire :
"A mwin, mwin lé là po fé doo-doo-wap-wap, mwin !"
C’était bien lui, ça, l’indispensable pilier d’un groupe solide, laissant volontiers la vedette à ses amis. La création, l’interprétation, oui, la démonstration non !
Loin de doo-doo-wap-wap, il était l’élément essentiel sans lequel les Jokarys eussent été fondamentalement différents.
Ta voix, ton sourire, ton infinie gentillesse vont nous manquer, l’ami.
Salut l’artiste !