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Une garde rapprochée symbolique

La légende du JIR  sous la photo rendant compte de la conférence de presse de Paul Vergès consacrée au tram-train et à la route du littoral soulève de nombreuses interrogations. Figurent sur cette photo Michel Lagourgue à gauche de Paul Vergès et, à la droite du président sortant, Catherine Gaud et Philippe Jean-Pierre. Ces trois personnes désignées comme « éminences » par notre confrère […]

Ecrit par Pierrot Dupuy – le vendredi 05 mars 2010 à 12H14

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La légende du JIR  sous la photo rendant compte de la conférence de presse de Paul Vergès consacrée au tram-train et à la route du littoral soulève de nombreuses interrogations.

Figurent sur cette photo Michel Lagourgue à gauche de Paul Vergès et, à la droite du président sortant, Catherine Gaud et Philippe Jean-Pierre.

Ces trois personnes désignées comme « éminences » par notre confrère sont en plus qualifiées de « garde rapprochée » de Paul Vergès.

Si on admet que faire partie de la garde rapprochée d’un leader politique suppose au moins quatre critères : compétence, confiance, fidélité et durée, quelques commentaires et questions se posent à propos du statut prêté à ces personnes par notre confrère du JIR.

Rappelons tout d’abord que quand on connait le poids de la mise en scène chez Paul Vergès, le choix de telle ou telle personne parmi tous les colistiers pour sa conférence de presse ne relève en rien du hasard.

De plus, la place accordée par l’Alliance à Michel Lagourgue et à Philippe Jean-Pierre dans sa campagne, et ce dés le lancement de la liste, montre qu’il y a là une stratégie bien arrêtée.

Quoi dire sur le statut de ces personnes?

Honneur aux femmes : Catherine Gaud est médecin de profession et vice-présidente sortante. Elle a été dans la mandature qui s’achève de toutes les décisions importantes de la collectivité et de tous les déplacements du président de région, bien au delà  des limites de sa délégation de vice-présidente. Celles et ceux qui ne sont pas rendus compte assez tôt, qu’elle était la « pièce maitresse » de Paul Vergés l’ont payé très cher. Si donc il y a UNE personne pour laquelle l’expression « garde rapprochée » s’applique chez les proches de Paul Vergés, c’est indiscutablement à Catherine Gaud.

Voyons maintenant les deux autres « éminences »…

Michel Lagourgue est avocat, responsable du Modem, Philippe Jean-Pierre est professeur d’université, économiste libéral très lié au Medef et secrétaire du Comité diocésain Justice et Paix. Aucun des deux ne dispose d’un mandat politique,  mais l’un comme l’autre ont dans leur domaine respectif une expertise admise, une visibilité incontestable et un certain talent à communiquer. Ils sont de plus tous les deux quadras, ce qui est loin d’être un désavantage sur une liste dont le leader est en politique depuis plus d’un demi-siècle. Mais si ces éléments suffisent pour faire d’eux des colistiers de poids sur la liste de l’Alliance, rien en l’état ne justifierait de les voir, avec Catherine Gaud, membres de la garde rapprochée de Paul Vergés. Si la compétence est au rendez-vous pour Michel Lagourgue et Philipe Jean-Pierre, où sont les éléments de confiance, de fidélité et de durée ?

Faut-il aller les chercher pour Michel Lagourgue du coté de son père et surtout de son grand-père maternel Roger Payet, ancien président du Conseil général de la Réunion dans les années 50 et 60?

Roger Payet était un grand propriétaire terrien et un notable de premier rang dans La Réunion qui passe de la colonie à la départementalisation. Roger Payet, dont la fille épousera Pierre Lagourgue, le père de Michel, était surtout très lié à un autre notable de cette période… Raymond Vergès, le père de Paul !

Les liens entre ces deux familles, jamais officiellement affichés ni évoqués publiquement, sont si étroits que pour de nombreux contemporains de Paul Vergés, c’est chez Roger Payet que le secrétaire général du PCR a passé la plus grande partie de sa « clandestinité« . On peut comprendre que ni Paul Vergès, ni le PCR, bien plus que les  familles Payet et Lagourgue, n’ont intérêt à afficher une telle complicité ! Mais est-ce que ce ne sont pas ces éléments souterrains, mais bien réels, qui permettraient de comprendre certaines alliances de fait et les coups de mains décisifs que se sont rendus mutuellement  dans leur longue carrière Paul Vergès et Pierre Lagourgue?

Dés lors, on peut mieux comprendre les embrassades sous les caméras de Monique Lagourgue, fille de Roger Payet, et de Paul Vergès, dimanche dernier. Et l’arrivée de Michel Lagourgue sur la liste de l’Alliance, qui peut aussi être vue comme la présence du petit-fils de Roger Payet auprès de Paul Vergès. L’histoire des Vergès et des Payet-Lagourgue, c’est quasiment une affaire de famille !

Et ces liens « familiaux » se prolongent au sein du capital d’Air Austral et surtout à travers la main mise de la famille ou de l’entourage de la famille Lagourgue sur la compagnie aérienne régionale. Mais c’est là une autre histoire dont nous aurons l’occasion de reparler très bientôt…

Pour Philippe Jean-Pierre rien de tel. Les Jean-Pierre et les Vergés n’appartiennent pas au même monde. Pas de connivence familiale ici, bien que Thierry, le cousin de Philippe et accessoirement ancien juge d’instruction ayant fait parler de lui lors de l’affaire Urba en métropole, a rendu aux Vergés un fier service en acceptant de signer un livre confortant les légendes de la famille Vergès. La confiance est ici plutôt du côté de l’idéologie. Eh oui, de l’idéologie! Il y a longtemps que Paul Vergès a remisé au rayon des vieilles lunes ses diatribes marxistes et ne fait mine de s’intéresser aux pauvres que lors des campagnes électorales. Il n’y a donc aucun hiatus entre le  discours de Jean-Pierre et celui de Vergès en matière économique. C’est tout simplement le même. Il y a les affaires bien comprises pour soi et les siens, et la propagande  pour tous les autres.

Comment croire un seul instant que le recrutement en situation de cumul de Philippe Jean-Pierre à la direction de l’Agorah ait pu se faire sans le feu vert de Paul Vergès, mieux de son appui? Philippe Jean-Pierre à l’Agorah, un placement dont, en fin connaisseur, Paul Vergès a pu mesurer la rentabilité et apprécier la fidélité. Dés lors faut-il s’étonner que cet économiste si disposé, par ailleurs très introduit au Medef et dans certaines instances de l’Eglise catholique ce qui ne gate rien, ait connu une trajectoire si fulgurante?

Bien sûr, Philippe Jean-Pierre tout comme Catherine Gaud, n’ont guère à voir, comme disait Jean-Marc Gamarrus, avec des descendants d’esclaves, par leur positionnement familial ou idéologique. Ils ont de quoi désespérer de nombreux militants syndicalistes ou communistes. Mais à qui la faute si ces derniers n’ont toujours pas compris que certains discours, type MCUR ou tram-train, n’engagent que ceux qui les écoutent?     

 

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