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Une écologie de rupture

Un des initiateurs chez les Verts d’une écologie de rupture, Alexandre JURADO, précisait fin 2015 : « Il y a un constat qui fonde l’axe fondamental de l’écologie politique, c’est la finitude de la planète. Et le second, l’espèce humaine comme force géologique, force perturbatrice. Deux fondamentaux de l’écologie politique, fondamentaux qu’on ne retrouve dans […]

Ecrit par Dr Bruno Bourgeon, président d'AID, #NuitDebout – le mardi 28 mars 2017 à 10H51

Un des initiateurs chez les Verts d’une écologie de rupture, Alexandre JURADO, précisait fin 2015 : « Il y a un constat qui fonde l’axe fondamental de l’écologie politique, c’est la finitude de la planète. Et le second, l’espèce humaine comme force géologique, force perturbatrice. Deux fondamentaux de l’écologie politique, fondamentaux qu’on ne retrouve dans aucun autre courant de pensée ayant donné lieu à l’émergence d’un parti politique. Les conséquences de ce double constat : une remise en question de notre rapport à la nature et la sortie du mythe de la croissance du PIB. Ce sont ces deux chantiers qui nous permettent de proposer un avenir inédit. Ce sont les deux axes programmatiques d’un parti écologique.

Le reste, tout le reste, le partage des richesses, la solidarité, le féminisme, la démocratie, et que sais-je encore, est peu ou prou partagé par tous les autres partis, mais ne constitue pas une innovation idéologique.C’est une erreur de penser et dire que l’ajout de ces valeurs aux deux éléments constitutifs de la doctrine écologique, placent EELV à gauche. La gauche ne s’est pas constituée sur nos deux fondamentaux. La droite et la gauche n’ont que faire de la finitude de la planète, et le fait que homo sapiens soit devenu une force géologique flatte leur orgueil anthropocentrique. Contrairement à une idée répandue par les écologistes, l’écologie ne peut être mise en œuvre que par les écologistes, ou les partis qui partagent ces deux fondamentaux, ce qui revient au même. Bref, tant que les écologistes perdront leur temps à se positionner sur l’axe droite/gauche en laissant plus ou moins en friche les deux chantiers constitutifs de l’écologie politique, ils ne modifieront en rien la trajectoire mortifère vers laquelle nous allons.

Le clivage droite/gauche n’a de sens que dans un système fondé sur la croissance du PIB. Il s’agit de partager « les fruits de la croissance », ce qui donne l’occasion de combats acharnés entre les partageurs (la gauche) et les conservateurs (la droite). Les acquis sociaux qui donnent accès aux fruits de la croissance résultent d’un rapport de force. Mais dans un contexte où la croissance s’amenuise de jour en jour, il faut tout réinventer.Tant qu’on persistera à faire croire aux citoyens que l’écologie est de gauche, le caractère inédit des perspectives de l’écologie politique ne se révélera pas. Et plus le copinage avec la gauche est prégnant chez les Verts et plus cette même gauche dispose d’une voie royale pour les aliéner. C’est ce qui explique le discrédit des écologistes. Le seul clivage qui vaille, c’est celui entre les écologistes (sur la base de cette doctrine) et les autres partis, tous les autres.»

Bref, l’alignement d’EELV sur la gauche socialiste pour la présidentielle 2017 est un contre-sens par rapport à ce qu’est fondamentalement l’écologie politique. Il est aussi source de discrédit aux yeux des électeurs.

 

 

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