
L'iNSEE et l'IEDOM présentent le Bilan économique 2010

A première vue, un taux négatif pourrait paraître, à juste titre, comme mauvais. Mais voilà la lecture peut en être tout autre "si l'on considère d'où l'on vient". Pascal Chevalier, directeur régional de l'INSEE fait allusion aux -2,7%, triste record, obtenu en 2009, effet direct de la crise économique évidemment.
La présentation de la croissance 2010 pour notre département a également été l'occasion pour le patron de l'IEDOM, Arnaud Bellamy-Brown, de couper court aux interprétations journalistiques à la suite d'une note de l'institut publiée en mars.
La Réunion rate le coche du retour de la croissance mondiale
A cette période, l'institut titrait sur "une relance économique dans tous les départements et territoires d'outre-mer sauf pour la Polynésie française" (voir ici). Le directeur s'explique sur une note optimiste qui n'était que "prévisionnelle". "Entre 0+ et 0- (à comprendre un taux de croissance), la lecture que l'on doit en faire doit tenir compte de la perte de 7 points depuis 2007". En effet, la Réunion arborait un très flatteur taux de croissance à 6,2% jusqu'en 2007 (voir le tableau).
Mais le plus inquiétant reste ce décrochage par rapport au retour de croissance beaucoup plus prononcé pour la France métropolitaine et tous les autres pays du monde. A +1,5%, la France passe en effet devant la Réunion comme cela n'était arrivé qu'épisodiquement ces 20 dernières années (1994, 2000, 2008).
Ce taux morose pour notre économie s'explique par l'effet combiné d'une reprise de la consommation freinée par l'inflation et d'un nouveau recul de l'investissement. Pour information, le PIB réunionnais s'établit en valeur à 14,9 milliards d'euros.
A la recherche de nouveaux moteurs de croissance
Pour rattraper et peut-être repasser devant la croissance métropolitaine, "la Réunion devra se mettre à la recherche de nouveaux moteurs de croissance", analyse Arnaud Bellamy-Brown. L'essentiel de l'arrêt constaté en 2010 vient de la fin du secteur porteur de croissance qu'était "le logement privé", constate le directeur de l'IEDOM.
Une interprétation que valide Pascal Chevalier : "C'est vrai que ce n'est pas encore la croissance mais il y a des signes encourageants".
Ces signes encourageants, l'INSEE les trouve dans l'augmentation de la consommation des ménages par exemple (+1,6% à prix constants) ou encore du revenu disponible des ménages en 2010 qui connaît un rebond de +1,9% (contre seulement +1,3% en 2009).
