En octobre 2012, un locataire de la résidence Pierre Loti, gérée par la SHLMR, sème la panique dans le quartier de Vauban, à Saint-Denis. Il menace de faire sauter l’immeuble à l’aide de bouteilles de gaz, et il faut plus de trois heures de discussions avant que les hommes du GIPN ne l’interceptent (voir [ici]url:http://www.zinfos974.com/St-Denis-Le-forcene-maitrise-et-conduit-vers-un-centre-hospitalier-specialise_a48702.html ). L’homme, sujet à des troubles psychiatriques, n’en était pas à son coup d’essai.
Hospitalisé à l’EPSMR (Etablissement public de santé mentale de la Réunion) de Saint-Paul, il réintègre la résidence au grand désespoir des résidents. Le 8 mars dernier, le locataire indélicat dérape à nouveau (pour la 4e fois) et dégrade plusieurs portes de logements à coups de sabre avant de s’en prendre physiquement à un locataire. Le fautif a de nouveau été hospitalisé à l’EPSMR pour ces faits.
A bout de nerfs, cet événement a poussé plusieurs résidents à saisir officiellement leur bailleur social, la SHLMR, afin de retrouver une vie normale au sein de cette résidence qui accueille majoritairement des personnes âgées.
La crainte de la sortie
« On veut prendre les choses en main. On ne veut plus vivre avec la peur au ventre et assurer notre sécurité« , explique Valérie*, locataire dans l’immeuble depuis quelques années. Le dernier coup de colère a traumatisé la dizaine de locataires de la résidence. Maintenant les résidents se posent tous la même question : « Quand va-t-il sortir ?« .
Impossible de le savoir pour eux. Seule la famille de ce dernier est au courant de sa date de sortie. En attendant, un petit comité de locataires a décidé de prendre les devants en alertant les responsables de la SHLMR. Un dossier a été monté pour essayer de trouver une solution à leur cauchemar. « On nous a demandé de déposer une plainte à la police« , poursuit-elle.
Pas possible de déposer une plainte, seulement une main courante
Vendredi dernier, la dizaine de résidents se rend au commissariat Malartic. Mais sur place, c’est la douche froide. « La police n’a pas voulu prendre notre plainte« , explique Valérie. Décidés à déposer plainte pour mise en danger de la vie d’autrui et menaces de mort, les résidents n’ont malheureusement pas de « preuves » tangibles à fournir aux fonctionnaires de police. « La SHLMR nous a demandé de déposer plainte, mais la police ne veut pas la prendre. On nous abandonne« , lâche amèrement Valérie.
Seule solution pour eux, la médiatisation. « On n’en peut plus. La situation est bloquée. Seule solution envisageable par la police, faire une main courante si nous mettons en place une pétition et faisons un récapitulatif des faits« , précise-t-elle.
La SHLMR suit le dossier de près
Du côté de la SHLMR on assure suivre le dossier. « Mais cela prend du temps« , concède Gaïdeur Sanfo, responsable SHLMR à l’agence des Ruisseaux, qui gère la résidence Pierre Loti. Pour faire valoir leur droit, les locataires ont dû s’engager dans une démarche de témoignages écrits pour le lancement de la procédure. Le dossier est entre les mains du service contentieux de la SHLMR.
« On fait le travail à ce niveau là. On doit se pencher sur le volet social et savoir quelle réponse apporter pour cette personne. Il faudrait essayer de travailler sur son comportement« , poursuit-il.
Car déplacer le problème dans une autre résidence ou procéder à une expulsion est loin d’être évident. Quelques cas d’expulsions existent, mais ils sont le plus souvent prononcés avec des dossiers solidement étayés.
Pendant ce temps là, les locataires attendent avec inquiétude le retour de leur voisin…