Il ne se doutait pas une seconde qu’il allait être la cible d’un requin lors de sa session ce samedi en deuxième partie de matinée. Âgé d’une trentaine d’années, celui que l’on surnomme Shorebreak a eu la mauvaise surprise de se faire attaquer par un squale à Saint-Benoît.
Evoluant au pic du spot du butor au moment de l’accident, à une cinquantaine de mètres à peine du bord, Olivier est un habitué des vagues de l’Est. Le surfeur résidant à Bras-Panon estime néanmoins avoir eu beaucoup de chance : « J’étais seul dans l’eau au pic; Il n’y avait que deux personnes à proximité du bord. J’étais entre deux vagues et j’ai vu une masse me charger sur le côté arrière droit de ma planche. Le requin a détruit ma planche et une des dérives arrières. (…). J’ai eu beaucoup de chance car je m’en suis sorti qu’avec deux pointes de dents sur le postérieur. J’ai bataillé avec le requin en me défendant du mieux possible avec ma planche » explique le surfeur.
Rapidement, des amis, eux mêmes des passionnés de bodyboard et de surf, arrivent au chevet du surfeur qui ne présente pas de blessure graves, « juste deux petites égratignures » précise Shorebreak. Le passionné de la glisse s’en sort donc miraculeusement et en est quitte pour son week-end. Ceci étant, les surfeurs présents tiennent énormément à ce spot et le font savoir.
Six ans jour pour jour après l’attaque de Rémi Lorion par un requin Tigre
Thierry, un surfeur habitué du spot qui a déjà connu les vagues de Padang en Indonésie ou celles de Margaret River en Australie, témoigne : « A la Gare, il y a six ans jour pour jour, un ami à nous Rémi Lorion a été attaqué. Pour autant, nous avons continué à surfer car nous avons ça dans le sang. Cela ne nous a pas empêché de poursuivre notre passion. Ce sont les risques lorsque l’on pratique cette activité. Personne n’est à l’abri d’une attaque. D’ailleurs on préfère ça à la pétanque » ironise Thierry, non sans réflexion.
Le 27 mars 2004, le drame survient lors de la première compétition de surf de Saint-Benoît. Rémi Lorion qui surfe en présence de trois amis à la Gare, un des deux principaux spots de Saint-Benoît, évolue dans l’eau. Peu avant 18 heures, le jeune homme est attrapé et relâché aussitôt par un requin.
Ejecté dans l’eau, il parvient à regagner la terre ferme et informe Lucas Vergne de son imposante blessure. Une blessure dont le diamètre de morsure atteint 40 centimètres et qui lui vaut de multiples points de suture. Sans la mise en place d’un garrot réalisé avec un tee-shirt, l’homme n’aurait pas survécu à l’attaque. Les côtes réunionnaises restent donc à la merci de ces squales qui vivent sur l’ensemble des côtes de l’île. Mais les surfeurs eux connaissent les risques…