L’installation de la fibre optique est une activité commune depuis plusieurs années maintenant. S’il s’agit de chantiers dangereux, bon nombre d’ouvriers y sont habitués. Mais nul n’est à l’abri d’un accident et c’est malheureusement ce qui est arrivé à J.G, 47 ans en mars 2019 à La Possession.
Alors qu’il s’apprêtait à réaliser le raccordement de la fibre optique d’Orange pour le quartier, sa meuleuse électrique a touché des câbles tressés à haute tension d’EDF comptant 15.000 volts.
L’ouvrier a miraculeusement survécu mais n’en est pas sorti indemne. Ses mains et ses bras, son ventre et son visage, soit 26% de son corps, sont brûlés aux 2eet 3e degrés. Il ne reprendra le travail qu’un an après, au sein de la même société.
Jugé devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis ce vendredi pour blessures involontaires, le gérant de la boîte explique que cela fait 20 ans qu’ils travaillent ensemble et que la victime est son salarié depuis l’ouverture de la société en 2016. Il ne s’est d’ailleurs pas constitué partie civile et ne demande aucun dommage. Il ne lui reproche manifestement rien.
La faute d’EDF ?
S’il est jugé pour avoir manqué à ses obligations, à savoir la mise en sécurité du chantier, la consultation avec EDF, la formation de ses salariés, les consignes de sécurité, le gérant explique : « Ce n’était pas la première fois qu’on intervient à proximité de câbles électriques. Ce sont des choses habituelles donc on ne redonne pas les consignes à chaque fois. » Il poursuit : « J’étais très choqué et traumatisé, c’est mon premier accident« .
Il affirmé qu’un contact verbal avait été établi avec EDF car « il est très difficile de les faire intervenir sur une fouille« . Après avoir « essayé » de faire venir EDF, « il y a un choix à faire : ou on commence, ou on commence pas« . Et vu que d’habitude, « tout se passe bien« , il soupçonne un défaut au niveau du câble EDF.
Pour la procureure, une peine d’emprisonnement, même avec sursis, n’est pas nécessaire. La relation entre les deux hommes, le parcours irréprochable du gérant et le délai de plus de deux ans entre les faits et le jugement ont justifié son choix d’une amende.
Même avis pour le tribunal qui l’a condamné à une amende de 3.000 euros dont 1.500 avec sursis. « C’est un homme qui vient d’un milieu pauvre et qui a gravi les échelons. Il n’a jamais rechigné devant le travail« , affirme son avocat, Me Jean-Jacques Morel.