Un sabotage à bord de la station spatiale internationale? C’est l’une des hypothèses évoquées par Dmitri Rogozine, le directeur de l’agence spatiale russe Roskosmos, après la découverte d’une fuite d’oxygène, jeudi dernier, causée par un trou de 2mm dans la paroi du vaisseau Soyouz qui en juin, avait acheminé trois personnes à bord de l’ISS : le Russe Sergueï Prokopyev, l’astronaute allemand de l’Agence spatiale européenne (ESA) Alexander Gerst et l’Américaine Serena Aunon-Chancellor.
Dans un premier temps, les Russes avaient évoqué la possibilité de l’impact d’une micro-météorite. Mais cette piste a rapidement été abandonnée.
Reste l’hypothèse du sabotage qui n’a rien d’impossible tant l’industrie spatiale russe est pervertie par la corruption. C’est d’ailleurs le patron de l’agence spatiale russe Roskosmos qui l’évoque lui même : « Il y a eu plusieurs tentatives de percer » un trou dans le Soyouz MS-09 amarré à l’ISS, a indiqué M. Rogozine, ajoutant que ce trou semblait avoir été fait par une « main hésitante », car des traces de ripage d’une perceuse ont été relevées autour du trou. « De quoi s’agit-il : d’un défaut de fabrication ou d’un acte prémédité ? », s’est-il interrogé, cité par l’agence publique Ria Novosti. « Nous étudions la version [d’un problème causé] sur Terre ».
« Mais il y a aussi une autre version que nous n’excluons pas : une interférence délibérée dans l’espace », a-t-il ajouté, faisant référence à une autre explication qui circule : selon l’agence de presse russe Ria Novosti, l’orifice aurait été fait sur Terre par erreur lors de l’assemblage du module. Les ouvriers auraient colmaté le trou avec de la colle, sans en aviser le contrôle qualité. Ce calfeutrage aurait permis au vaisseau de passer les tests d’étanchéité avant le décollage de l’engin, le 6 juin. Mais la colle aurait séché et lâché une fois en orbite. Cette thèse n’a pour l’heure pas été confirmée par Roscosmos, tandis que ses partenaires américains et européens, NASA et ESA, se gardent de tout commentaire.
Une commission russe a été créée pour identifier les responsables, tandis que tous les vaisseaux Soyouz et Progress seront vérifiés, selon une source au sein du secteur spatial russe cité par Ria Novosti.