Le président de la République a tout d’abord dressé le tableau de bord d’une flambée de l’épidémie qui a surpris même les scientifiques, avoue-t-il :
« Le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipé. (…) Hier, 527 de nos compatriotes sont décédés. Hier, nous avons dénombré près de 3000 personnes en réanimation, soit plus de la moitié des capacités d’accueil.
Comme tous nos voisins, nous sommes submergés par l’accélération soudaine de l’épidémie, par un virus qui semble gagner en force à mesure que l’hiver approche. Nous sommes, tous en Europe, surpris par l’évolution du virus.
Nous sommes tous débordés par une deuxième vague qui, nous le savons, sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première. Quoi que nous fassions, près de 9000 patients seront en réanimation à la mi-novembre. Si nous ne donnons pas aujourd’hui un coup de frein brutal aux contaminations, nos hôpitaux seront très vite saturés. »
Après avoir exposé le contexte sanitaire critique, le Président de La République a dévoilé que le reconfinement était inévitable, mais avec des « adaptations pour les territoires d’Outre-mer ». Mais aucun détail n’a été donné à cette heure sur les adaptations possibles dans les DOM-COM. Il reviendra au préfet de La Réunion d’en préciser la teneur dans les prochaines heures, sans doute jeudi après-midi, à quelques heures de l’entrée en vigueur nationale du confinement.
Au niveau de l’Hexagone en tout cas, ce reconfinement prendra effet à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi et sera en vigueur jusqu’au 1er décembre. A l’approche de cette date, une nouvelle évaluation de la situation permettra de déterminer si le confinement devra être prolongé ou non.
« J’ai décidé qu’il fallait retrouver à partir de vendredi le confinement qui a stoppé le virus. Tout le territoire national est concerné, à la seule exception des territoires d’Outre-mer. Les écoles resteront ouvertes, le travail pourra continuer, les Ehpad et les maisons de retraite pourront être visitées. Comme au printemps, vous pourrez sortir de chez vous pour aller travailler, vous rendre à un rendez-vous médical, pour porter assistance à un proche, pour faire vos courses ou prendre l’air à proximité de votre domicile. C’est donc le retour de l’attestation. Les bars et les restaurants seront fermés. Les salariés et les employeurs qui ne peuvent pas travailler continueront quant à eux à bénéficier du chômage partiel. »
A ceux qui seraient tentés de voir le pays avancer sur le terrain de l’immunité collective, Emmanuel Macron a vite balayé cette hypothèse qui conduirait à terme à franchir la barre des « 400.000 morts ».
Comme annoncé ces dernières 24 heures, les établissements scolaires échapperont à ce confinement. Les crèches, les écoles, les collèges et les lycées continueront d’accueillir les enfants en maintenant les protocoles sanitaires. Par contre, les étudiants devront basculer en distanciel. Sans surprise, les bars et les restaurants seront fermés, dans l’Hexagone, rappelons-le, puisque l’application territorialisée de ce train de mesures sera dévoilée par le préfet de La Réunion très prochainement.
Alors que le chef de l’Etat a promis la tenue d’un nouveau point de situation dans quinze jours, il a conclu son allocution par un énième appel « au civisme de chacune et chacun d’entre nous ». Un respect qui, seul, permettra la « réussite » de ce deuxième confinement de l’année.
Le Premier ministre Jean Castex doit à son tour prendre la parole jeudi soir (21H30 Réunion) afin de détailler le cadre général annoncé ce mercredi par le chef de l’Etat.