Sur la RN2 de Saint-André au niveau de la Cressonnière était prévue une station-service Engen. C’est un certain Kevin Paquiry qui est à l’origine du projet. Il connaît le métier, ses parents sont déjà gérants d'une station à Champ Borne où il travaille actuellement. Mais la mairie de Saint-André a décidé de lui retirer le permis de construire pour des raisons qui selon lui et son avocat, cachent un autre motif.
Une première demande de permis avait été refusée au Saint-Andréen l’année dernière à cause d’un projet de la Région Réunion qui ne coïncidait pas avec celui de la station-service, à savoir un échangeur. Mais des négociations avec la Région auraient permis l’ajout d’une bretelle dans les plans, permettant un accord entre les deux parties.
Tout était donc bon jusqu’au jour où la nouvelle municipalité lui demande de retirer son permis. Forme étrange de cette demande : un texto de la part de Jean-Marc Pequin, 1eradjoint au maire. "Tu m’as confirmé ton accord sur le principe du retrait du permis de construire de la station à La Cressionnière au profit de ton projet RDM Les Bas. Tu devais la semaine dernière m’adresser un mail expliquant le retard technique de l’opération (contact pétrolier hors département)", lit-on. L’avocat de Kevin Paquiry, Me Laurent Benoiton, s’indigne et dénonce un "détournement de pouvoir" : "Il a demandé de retirer le projet de la station au profit de son deuxième projet, une station-service à la Rivière du Mât-Les-Bas. Étrange façon de procéder si l’on a rien à se reprocher. Une négociation pour laisser tomber un projet en échange de l'accord pour en garder un autre".
Un souci peut-être, mais qui ne nécessite pas nécessairement une décision juridique urgente
C’est devant le tribunal administratif que la robe noire s’est exprimée ce vendredi, face au juge des référés. En effet, son client a demandé la suspension en urgence de cet arrêté de retrait du permis de construire. Une urgence car selon lui, le temps de l’attente d’un jugement laisse une marge pour que d’autres s’emparent du projet. Mais comme le juge des référés l’a souligné, pour justifier d’une urgence, il aurait fallu que la situation financière du demandeur soit difficile, or, étant salarié dans la station de ses parents, elle ne l’est pas. L’argument de la privation de revenus futurs ne suffira peut-être pas.
Si le juge des référés compte rendre sa décision à ce sujet la semaine prochaine, il est certain que l’affaire sera jugée, même si ce n’est pas dans l’urgence, car la situation ne paraît pas tout à fait nette. Du côté de la mairie, trois points justifient le retrait du permis.
Premièrement, le formulaire Cerfa rempli ne mentionnerait pas les mêmes parcelles que celles indiquées dans le plan fourni au dossier. Ensuite, la question de sécurité et de visibilité à la sortie et l’entrée de la station poseraient problème. Enfin, l’autorisation nécessaire de la Région concernant l’une des parcelles lui appartenant n’aurait pas été fournie. "La Région et la commune ont été dupées", affirme l’avocate de la mairie.
Mais Kevin Paquiry rappelle les enjeux financiers d’un tel projet. Une station-service sur la quatre voies de la Cressonnière verrait passer 40.000 véhicules par jour sur cette RN2. En comparaison, la station de Champ Borne n’en verrait passer que 7000. Il ne serait pas le seul intéressé. Selon Me Benoiton, une personne "très connue à La Réunion" serait bénéficiaire du projet si Kevin Paquiry y renonce. La suite dans les prochaines semaines.
Une première demande de permis avait été refusée au Saint-Andréen l’année dernière à cause d’un projet de la Région Réunion qui ne coïncidait pas avec celui de la station-service, à savoir un échangeur. Mais des négociations avec la Région auraient permis l’ajout d’une bretelle dans les plans, permettant un accord entre les deux parties.
Tout était donc bon jusqu’au jour où la nouvelle municipalité lui demande de retirer son permis. Forme étrange de cette demande : un texto de la part de Jean-Marc Pequin, 1eradjoint au maire. "Tu m’as confirmé ton accord sur le principe du retrait du permis de construire de la station à La Cressionnière au profit de ton projet RDM Les Bas. Tu devais la semaine dernière m’adresser un mail expliquant le retard technique de l’opération (contact pétrolier hors département)", lit-on. L’avocat de Kevin Paquiry, Me Laurent Benoiton, s’indigne et dénonce un "détournement de pouvoir" : "Il a demandé de retirer le projet de la station au profit de son deuxième projet, une station-service à la Rivière du Mât-Les-Bas. Étrange façon de procéder si l’on a rien à se reprocher. Une négociation pour laisser tomber un projet en échange de l'accord pour en garder un autre".
Un souci peut-être, mais qui ne nécessite pas nécessairement une décision juridique urgente
C’est devant le tribunal administratif que la robe noire s’est exprimée ce vendredi, face au juge des référés. En effet, son client a demandé la suspension en urgence de cet arrêté de retrait du permis de construire. Une urgence car selon lui, le temps de l’attente d’un jugement laisse une marge pour que d’autres s’emparent du projet. Mais comme le juge des référés l’a souligné, pour justifier d’une urgence, il aurait fallu que la situation financière du demandeur soit difficile, or, étant salarié dans la station de ses parents, elle ne l’est pas. L’argument de la privation de revenus futurs ne suffira peut-être pas.
Si le juge des référés compte rendre sa décision à ce sujet la semaine prochaine, il est certain que l’affaire sera jugée, même si ce n’est pas dans l’urgence, car la situation ne paraît pas tout à fait nette. Du côté de la mairie, trois points justifient le retrait du permis.
Premièrement, le formulaire Cerfa rempli ne mentionnerait pas les mêmes parcelles que celles indiquées dans le plan fourni au dossier. Ensuite, la question de sécurité et de visibilité à la sortie et l’entrée de la station poseraient problème. Enfin, l’autorisation nécessaire de la Région concernant l’une des parcelles lui appartenant n’aurait pas été fournie. "La Région et la commune ont été dupées", affirme l’avocate de la mairie.
Mais Kevin Paquiry rappelle les enjeux financiers d’un tel projet. Une station-service sur la quatre voies de la Cressonnière verrait passer 40.000 véhicules par jour sur cette RN2. En comparaison, la station de Champ Borne n’en verrait passer que 7000. Il ne serait pas le seul intéressé. Selon Me Benoiton, une personne "très connue à La Réunion" serait bénéficiaire du projet si Kevin Paquiry y renonce. La suite dans les prochaines semaines.