Le tribunal de Grande instance de Versailles a condamné le 7 décembre dernier l'ancien sous-préfet de Saint-Benoit Serge Morvan. Celui qui avait été directeur de cabinet de plusieurs ministres et qui après son départ de La Réunion était devenu préfet des Yvelines, un des postes les plus prestigieux de la préfectorale, a écopé d'une peine de huit mois de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende, pour faux et usage de faux dans l'exercice de ses fonctions et détournement de fonds publics.
Serge Morvan est tombé pour une banale affaire de promesse de mariage à sa maitresse. Il s'est enferré dans les mensonges alors qu'il vivait toujours avec son épouse. Pour la faire patienter, l'ancien préfet avait multiplié les faux : faux jugement de divorce, faux bans de mariage et faux arrêté annonçant une prochaine fausse nomination comme directeur de Cabinet d'Emmanuel Macron à l'Elysée.
C'est en débarquant au domicile de l'ancien préfet pour s'y installer et en y découvrant sa femme ahurie que celle qui est du coup devenue son ancienne maîtresse a décidé de porter plainte pour "abus de faiblesse, violence, faux, usage de faux et escroquerie ». Elle a obtenu l'euro symbolique de dommages et intérêts qu'elle réclamait et le remboursement de ses frais d'avocats.
O, au moment où Serge Morvan était sous-préfet de Saint-Benoît, c'était Jean Daubigny qui était préfet de La Réunion. Lequel Jean Daubigny, qui fut lui aussi directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, a également été condamné le 3 novembre 2017 à huit mois de prison avec sursis pour ne pas avoir payé ses impôts pendant au moins quatre ans, soit 193.393 euros d'impôts impayés.
A cette époque, c'est Lionel Jospin qui était Premier ministre que l'on présentait comme un protestant hyper rigoureux. Rigoureux, ça reste à prouver. Mais qui ne savait pas s'entourer, ça c'est sûr...