Le 31 janvier dernier, un véhicule était frontalement percuté dans les rampes de la Montagne, à Saint-Denis. [Dans une des voitures se trouvaient un policier en civil et sa famille]urlblank:https://www.zinfos974.com/Un-policier-en-civil-poignarde-devant-sa-famille_a165807.html . Dans la seconde, un père très alcoolisé ainsi que sa compagne et leurs marmailles qui n’étaient pas attachés. Ces derniers revenaient d’une fête de famille.
Le conducteur ivre avait un taux d’alcoolémie de 2,48 g/l. Il avait souhaité immédiatement faire un constat à l’amiable mais le policier, voyant son état d’alcoolisation, avait refusé. La discussion avait pris une mauvaise tournure. Le chauffard avait alors saisi son cran d’arrêt et porté un coup à l’arrière de la tête de son contradicteur. Il avait accompagné son geste gravissime de menaces de mort : « Je vais t’égorger, te couper la tête ».
Il avait ensuite pris la fuite avant d’être rattrapé par sa victime en présence des femmes et des enfants. Les forces de l’ordre, qui avaient été alertées, s’étaient rendues sur place et avaient procédé à son arrestation.
Doit-on considérer l’épouse et l’enfant comme des victimes ?
Jugé en comparution immédiate, Jonathan P. avait écopé d’une peine de 12 mois d’emprisonnement dont 6 mois avec sursis probatoire. Ce sursis avait été assorti d’un certain nombre d’obligations telles que travailler, se soigner, indemniser la victime.
Les juges avaient cependant refusé la demande de cette dernière de procéder à une expertise médicale complémentaire avant d’envisager de chiffrer le préjudice subi. Les magistrats avaient également refusé de considérer que l’épouse du policier en civil et son fils – qui avaient pourtant assisté à toute la scène et eu la peur de leur vie – étaient des victimes collatérales.
Le parquet avait fait appel de ces décisions.
Une lame tranchante de 8,5 cm
Le policier appelé à témoigner à la barre de la cour d’appel en août dernier portait encore les stigmates du coup de couteau dont la lame tranchante de 8,5 centimètres avait pénétré à l’arrière de sa tête. L’homme était visiblement encore traumatisé par ce qu’il a vécu, indiquant les mains tremblantes « avoir peur tout le temps ». « Il s’est vu mourir », a renchéri son avocat.
Des indications importantes pour le ministère public, fustigeant « une peine inadaptée pour des faits inacceptables ». Jonathan P. s’était tenu penaud pendant toute l’audience et avait plaidé l’addiction à la boisson. Trois ans de prison dont 18 mois avec sursis probatoire avaient été proposés à la cour. Cette dernière, qui avait pris quelques semaines pour réfléchir, a rendu sa décision ce jeudi matin. Jonathan est condamné à 30 mois d’emprisonnement dont 16 avec sursis probatoire avec l’obligation de travailler se soigner interdiction de détenir une arme et une suspension de permis. L’expertise médicale des victimes femme et enfants est ordonnée. Jonathan P. devra verser 2.500 euros de provision en attendant les résultats de cette expertise.