« Il faut poursuivre les pharmaciens et d’autres médecins », a déclaré Yves Lepennetier, âgé de 55 ans et médecin généraliste à la ravine des Cabris à Saint-Pierre, rapporte le Quotidien.
Il était entendu hier par le parquet de Saint-Pierre pour avoir délivré, hors autorisation de mise sur le marché (AMM), entre 2008 et 2010, du Rivotril à une vingtaine de patients non épileptiques, alors que le Rivotril est prescrit pour cette maladie. Il est aussi prescrit comme produit de substitution pour les toxicomanes dans le cadre d’un suivi.
Or en 2010, trois des patients d’Yves Lepennetier ont été condamnés pour trafic de médicaments. Le médecin « n’était pas trop regardant » sur la signature des ordonnances, avaient-ils déclaré. D’ailleurs, un pharmacien du Sud avait pris contact avec le praticien, surpris de devoir délivrer une quantité inhabituelle de Rivotril à une patiente. Il n’a eu comme seule réponse : « C’est comme ça ! »…
Yves Lepennetier se considère comme « un bouc-emissaire » de ce que son avocat, Me Laurent Schwartz ,déclare être un « une vraie problématique de société », et ajoute que son client était tombé « sur des gens ingérables ».
Même si la prescription hors AMM « n’est pas répréhensible », indique l’homme de loi, il n’en reste pas moins que la CGSS réclame aujourd’hui au médecin le remboursement du préjudice, estimé à 1200 euros, car pour l’avocat de la caisse de sécurité sociale, Me Anne-Marie Sagot, il y a eu abus. Le verdict est attendu pour le 13 décembre.