La pratique n’est pas nouvelle. Un commerçant saint-gillois excédé par les vols subis dans son magasin a pris l’initiative de passer au stade supérieur : publier les images de sa vidéosurveillance montrant une cliente dérobant un produit.
Le magasin en question prend le soin de masquer le visage de la cliente mise en cause et y ajoute un commentaire sur sa page Facebook invitant la cliente indélicate à revenir déposer l’objet discrètement subtilisé. Le tout en maniant un certain humour.
Malgré l’exaspération vécue par les commerçants qui se font piller impunément, cette méthode est toutefois interdite. La législation protège en effet toute personne dont l’image a été captée par de la vidéosurveillance. Encore plus lorsque la présomption d’innocence prévaut sur l’envie de mettre la main sur l’auteur d’un vol présumé.
Le client concerné peut ainsi porter plainte pour détournement de finalité de fichiers. Cette infraction pénale est punie de 5 ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende.
A cela peuvent s’ajouter des plaintes pour « atteinte à la présomption d’innocence » ainsi que pour « atteinte à la vie privée », réprimés par une condamnation pouvant atteindre un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.