Dégoûté. Le mot est faible pour exprimer ce que ressent Giovanni Barret depuis qu’il a appris avoir raté les rattrapages du Baccalauréat. Car cet échec (de 33 points seulement) n’est pas lié à un manque d’assiduité, mais aux circonstances dans lesquelles se sont déroulés ses examens.
En effet, le jeune homme scolarisé au lycée Georges Brassens (Saint-Denis), en terminale L, souffre de troubles dys* très handicapants. Des difficultés lui donnant normalement droit à des aménagements (tiers temps et reformulation des consignes notamment). Problème : il n’en a pas bénéficié le jour des oraux de rattrapages.
« C’est une injustice et une faute grave », qualifie Carole, une proche, révoltée que le PAP (plan d’accompagnement personnalité) établi par un médecin n’ait pas été respecté. Une difficulté supplémentaire pour l’adolescent déjà fragilisé par la rupture pédagogique entraînée par la crise Covid.
« Je me suis senti délaissé », confie le jeune homme, qui pensait tout de même avoir réussi son épreuve de philosophie. « Mais après les résultats, j’étais dans la confusion totale, je me demandais ce qu’il s’était passé. »
C’est désormais l’inquiétude qui domine. « Les conséquences seront importantes pour moi si je venais à redoubler avec la réforme du baccalauréat », estime celui qui souhaiterait intégrer une licence en géographie à l’Université de La Réunion, avant de s’envoler pour le Canada pour y poursuivre ses études.
Le syndicat Snuep et la fédération de parents d’élèves Peep ont été alertés sur le dossier. Au vu de ces circonstances particulières, la famille demande à ce que le diplôme lui soit remis. Une demande de recours gracieux a été adressée au recteur en début de semaine.
* troubles de l’apprentissage rassemblant notamment la dyslexie, la dyspraxie, la dysorthographie, la dysphasie et la dyscalculie.