C’est un petit essai. 112 pages. Facile à lire. Rédigé par un véritable spécialiste de la littérature française Jérôme Garcin. Parallèlement à l’écriture de ses ouvrages, Jérôme Garcin est producteur et animateur d’une des plus anciennes émissions radiophoniques « le masque et la plume ». Une émission hebdomadaire sur France Inter au fait de l’actualité culturelle : livre, théâtre, cinéma…
Pour son dernier livre « Mes fragiles », Jérôme Garcin nous invite dans sa sphère familiale. Il nous confie la perte de sa mère en septembre 2020, celle de son frère en mars 2021. Il revient sur le décès brutal de son frère jumeau à l’âge de six ans et celui de son père à l’âge de 45 ans.
Si le livre est « un tombeau de papier », Jérôme Garcin a su recouvrir avec des mots, des phrases bien à lui ses chers disparus. Dans un style universel, sensible et plus que parfait, son récit autobiographique est bouleversant. « Plus le temps passe et plus je crois à la présence des morts, écrit-il. Ils sont là. Leur âme demeure, plane et s’obstine (…). Je leur parle, en silence, depuis si longtemps. »
Avec élégance et affection, il raconte son amour indéfectible à son épouse Anne-Marie, son attachement à ses trois enfants, « qu’il aime d’une façon exclusive et animale » et les considère comme « une digue impérissable » qui l’empêche de « chuter trop bas ».
Entre ses visites à l’hôpital, les cérémonies funéraires, le rangement des lieux de vie de ses disparus, l’écrivain
aborde les thèmes de l’hôpital au temps du COVID, de la vieillesse, de la maladie, du deuil, de la résilience.
Il dévoile aussi quelques secrets de famille, entre autres celui d’une maladie inconnue découverte depuis peu, « le syndrome de l’X fragile » dont il est porteur et qu’il a transmis sans le savoir à une de ses filles et à sa petite-fille.
Au fil des pages, la belle écriture de Jérôme Garcin nous rappelle les épreuves que nous traversons et dans une
grande sagesse nous murmure : « J'ai soudain l'impression de forcer et d'entrebâiller, au sous-sol d'une très ancienne demeure familiale, où j'ai ma part d'héritage, une porte interdite et vermoulue derrière laquelle dorment, d'un sommeil agité, des secrets bien gardés, des dommages informulés, des souffrances inexpliquées. J'avance, une lampe torche à la main, à pas comptés, dans le labyrinthe des miens, qui me sourient avec une affection un peu navrée. La poussière du temps me prend à la gorge. Le passé tousse. Des ombres s'éclipsent. Des voiles sont tirés pour dissimuler des disgrâces, masquer des infortunes. On joue du piano pour étouffer des cris »
Jérôme Garcin, un écrivain incontournable pour celles et ceux qui s’envolent en lisant des livres. D’ailleurs, je vous recommande ses autobiographies qu’il a dédiées à chaque membre de sa famille décédé :
La chute de cheval (1998) à propos de son père
Olivier (2011) à propos de son frère jumeau
Le Syndrome Garcin (2018) à propos de son grand-père
Mes fragiles (2023)
L’ensemble est édité par Gallimard
Pour son dernier livre « Mes fragiles », Jérôme Garcin nous invite dans sa sphère familiale. Il nous confie la perte de sa mère en septembre 2020, celle de son frère en mars 2021. Il revient sur le décès brutal de son frère jumeau à l’âge de six ans et celui de son père à l’âge de 45 ans.
Si le livre est « un tombeau de papier », Jérôme Garcin a su recouvrir avec des mots, des phrases bien à lui ses chers disparus. Dans un style universel, sensible et plus que parfait, son récit autobiographique est bouleversant. « Plus le temps passe et plus je crois à la présence des morts, écrit-il. Ils sont là. Leur âme demeure, plane et s’obstine (…). Je leur parle, en silence, depuis si longtemps. »
Avec élégance et affection, il raconte son amour indéfectible à son épouse Anne-Marie, son attachement à ses trois enfants, « qu’il aime d’une façon exclusive et animale » et les considère comme « une digue impérissable » qui l’empêche de « chuter trop bas ».
Entre ses visites à l’hôpital, les cérémonies funéraires, le rangement des lieux de vie de ses disparus, l’écrivain
aborde les thèmes de l’hôpital au temps du COVID, de la vieillesse, de la maladie, du deuil, de la résilience.
Il dévoile aussi quelques secrets de famille, entre autres celui d’une maladie inconnue découverte depuis peu, « le syndrome de l’X fragile » dont il est porteur et qu’il a transmis sans le savoir à une de ses filles et à sa petite-fille.
Au fil des pages, la belle écriture de Jérôme Garcin nous rappelle les épreuves que nous traversons et dans une
grande sagesse nous murmure : « J'ai soudain l'impression de forcer et d'entrebâiller, au sous-sol d'une très ancienne demeure familiale, où j'ai ma part d'héritage, une porte interdite et vermoulue derrière laquelle dorment, d'un sommeil agité, des secrets bien gardés, des dommages informulés, des souffrances inexpliquées. J'avance, une lampe torche à la main, à pas comptés, dans le labyrinthe des miens, qui me sourient avec une affection un peu navrée. La poussière du temps me prend à la gorge. Le passé tousse. Des ombres s'éclipsent. Des voiles sont tirés pour dissimuler des disgrâces, masquer des infortunes. On joue du piano pour étouffer des cris »
Jérôme Garcin, un écrivain incontournable pour celles et ceux qui s’envolent en lisant des livres. D’ailleurs, je vous recommande ses autobiographies qu’il a dédiées à chaque membre de sa famille décédé :
La chute de cheval (1998) à propos de son père
Olivier (2011) à propos de son frère jumeau
Le Syndrome Garcin (2018) à propos de son grand-père
Mes fragiles (2023)
L’ensemble est édité par Gallimard