C’est un homme très agacé que nous avons interrogé. Cet importateur attend 20 000 masques FFP2, bloqués à Paris faute de place dans le fret des rares avions qui volent encore de Paris à Saint-Denis. Ce matin, il en a réceptionné 2500 sur sa commande de 22 500, livrés immédiatement à une maison de retraite et à des infirmières libérales.
« C’est inadmissible! On nous dit qu’il n’est pas prévu d’affréter un avion cargo en plus, Air France se plaint de la chute de son chiffre d’affaires, l’Etat, donc nous, va lui donner des milliards sans contrepartie, mais quand on leur propose de financer un vol de plus, il n’y a personne ! », s’énerve l’entrepreneur, avant de nous informer de l’augmentation du prix du kilo de fret aérien d’environ 50%.
« J’ai énormément de demandes, j’ai donc commandé 30 000 FFP2 de plus à mon fournisseur, qui devraient partir de Chine lundi. Si je ne peux les faire venir jusqu’à La Réunion, je serai obligé de les vendre en France, qui en manque aussi », regrette-t-il. Des médecins libéraux, non fournis en FFP2 par l’ARS, des Ehpad, des infirmières, tout le monde des soignants de ville espèrent recevoir des FFP2, réservés à de très rares cas, alors que ces masques sont les seuls à protéger d’une contamination.
La pénurie est telle que la Chine en a profité pour augmenter le prix des masques d’environ 30%. Si les masques reçus ce matin sont vendus par cet importateur 2,95€ pièce, les prochains, s’ils arrivent, seront vendus plus cher.
« Le fret a augmenté, les masques ont augmenté, je n’ai pas d’autre choix que d’augmenter le prix de ces FFP2 », explique notre importateur qui, d’habitude, importe toute autre sorte de marchandises, de Chine et de Taïwan.