Voilà, nous y sommes !
La crise sanitaire liée au COVID 19 met en lumière l’ensemble des dysfonctionnements de l’ASE, la désarticulation profonde de l’offre médico-sociale avec l’ASE, et l’incurie des départements à organiser le fonctionnement de l’ASE, sans parler de l’accompagnement et de l’évaluation des services qu’ils délèguent aux services associatifs habilités.
A l’heure du confinement, de la fermeture de la plupart des IME, DITEP, SESSAD, les seules structures continuant à fonctionner H24, sont les MECS, les Relais familiaux, les Foyers Départementaux de l’Enfance, les pouponnières, les CER, les CEF, les UHEC. Seul au monde pour accompagner les plus vulnérables.
Seuls au monde pour expliquer le confinement à des petits bout de chou, et à de grands ados en perte de repères, qui commettent parfois des actes de délinquances, et/ou souffrent de pathologie psychiatrique, et/ou sont en situation de handicap, dont les situations sont parfois extrêmement complexes, et surtout, à essayer de mettre en œuvre le confinement pour protéger les enfants du COVID 19.
Encore faudrait-il que ces professionnels puissent avoir les moyens d’assurer leurs missions ! L’intervention de la directrice de notre ARS (Région Réunion) ce soir, a encore oublié les professionnels de ce secteur , tout comme celui du médicosocial !!!
En l’absence de reconnaissance du statut de professionnels pour faire garder leurs enfants ; En l’absence de professionnel pour venir assurer leur poste ; En l’absence d’EPI, masque, de gel et autres matériels de protection, la situation est explosive.
Dans un contexte épidémiologique particulièrement dangereux, les enfants, qui ont l’habitude de fuguer, de ne pas considérer leurs éducateurs, d’être violent (envers eux, envers les autres, envers les professionnels), de ne pas gérer leurs frustrations, parce que la réalité du travail dans un établissement relevant de la protection de l’enfance ressemble à cela ; Pensez-vous qu’une explication pédagogique des risques liés au non-respect du confinement suffit à réduire les tensions cumulées et développées tout au long d’une journée avec une si grande variété de public, confiné tous ensemble ?
Des solutions existent, des rapports ont déjà été produits. Co construire des stratégies en cofinançant des équipes médico-sociales dédiées, qui pourraient intervenir en soutien aux professionnels de l’ASE, est une possibilité. Il s’agit de pouvoir accompagner les enfants en situation de handicap au plus près de leurs besoins, dès lors qu’ils soient hébergés en MECS ou accueilli dans les services d’éducation spécialisé, étayer les professionnels de l’ASE, prévenir et contenir tout risque de tensions.
La menace du COVID 19 est une exceptionnelle opportunité d’inventer de nouvelles formes de coopération, de co-portage et d’intervention médico-socio-éducative. Innover pour rendre opérante toute l’articulation des dispositifs de l’enfance handicapée constitue une priorité.
Par ailleurs, l’opportunité de constituer des plateformes mutualisées avec d’autres établissements est une solution pour développer de nouvelles formes de coopération et oxygéner les équipes ASE.
C’est à ce prix que nous prendrons soins des enfants, et que nous leur garantirons toute la protection qu’ils nécessitent.
Monsieur le Secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, Monsieur le Directeur général de la DGOS, Mesdames et Messieurs les Président de Département, Mesdames et Messieurs les Directrices (eurs) des ARS, Directrices, Mesdames et Messieurs les Directrices (eurs) des associations gestionnaires, Mesdames et Messieurs les professionnels de terrain, ENGAGEZ VOUS, il y a urgence à rendre possible l’impossible !! Soyez acteur du changement et de l’innovation. Donner les moyens aux acteurs de la protection de l’enfance, à l’ASE de remplir leurs missions avec toutes les mesures de sécurité que requiert la situation d’urgence sanitaire !
Un groupe de travailleurs sociaux de la Réunion très en colère