Cet agriculteur de 72 ans n’a rien d’un criminel. Il paraît humble, poli et honnête devant le tribunal correctionnel. Pourtant, il est accusé de détention et trafic de cannabis.
Ce planteur de canne élève aussi des cochons et des coqs de combat. Décrit comme discret par ses proches, il y a néanmoins quelqu’un qui a une dent contre lui. Car c’est suite à un appel anonyme que les gendarmes ont survolé sa plantation à Sainte-Rose et ont pu apercevoir une jolie petite rangée de plants de cannabis. Alerté par la présence de l’hélicoptère, le gramoune a rapidement coupé les plantes pour s’en débarrasser. Mais à l’arrivée des gendarmes, il n’a pu s’empêcher de leur dire, « spontanément » rappelle son avocate, où il les avait jetées.
Si ce gramoune a déjà une condamnation sur son casier judiciaire pour détention et trafic de cannabis, il assure qu’il n’utilise le zamal qu’en infusion pour soigner son arthrose ; les médicaments qu’il prend ne suffiraient pas à soulager la douleur.
De l’arthrose qu’il a surement eu à cause d’une longue vie de travail dans les champs. « C’est un travailleur, affirme la défense, il s’est juste laissé entraîner par des gens malsains. Il travaille depuis qu’il a huit ans. Son père est mort lorsqu’il avait deux ans et ils étaient neuf enfants ». Endetté, avec un métier qui rapporte peu, il s’occuperait également de sa femme malade et de son petit-fils qu’il a accueilli chez lui. Loin du profil du trafiquant, selon son avocate.
Il a finalement été condamné à 3 mois de sursis avec une mise à l’épreuve et l’obligation de soins.