La grogne se fait sentir chez les maires, à quelques heures de l’ouverture de leur congrès annuel. Les élus d’Outre-mer ont dégainé les premiers faisant part, à l’occasion de la journée des élus d’Outre-mer organisée hier à Paris, de leur inquiétude à propos de la suppression de la taxe professionnelle, prévue par le gouvernement dès le 1er janvier 2010. Nombre d’entre eux craignent qu’elle n’entame sérieusement leurs recettes fiscales.
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a rappelé: « l‘Etat dit qu’il y aura compensation intégrale y compris par des nouveaux impôts qui seront transférés aux collectivités locales », assurant que « la liberté et l’indépendance » des communes en matière de fiscalité est totalement préservée. Un système de compensation pas toujours clair, jugent les élus qui ne décolèrent pas. L’enjeu est de taille, la taxe professionnelle représente la principale recette fiscale des collectivités locales.
« Il y a urgence« , a pourtant insisté Luc Chatel. « Les délocalisations n’attendent pas. Nous avons à prendre des décisions difficiles mais courageuses parce que notre économie, notre industrie sont en train de se délocaliser à outrance pour des raisons de différentiel de compétitivité notamment sur la fiscalité« , a ajouté l’ancien ministre de l’Industrie.
Dans ce contexte de fronde, l’absence inhabituelle du président de la République Nicolas Sarkozy est d’autant plus mal perçue par certains maires. Le chef de l’Etat étant en déplacement en Arabie saoudite, puis à Bruxelles, c’est le Premier ministre, François Fillon, qui fera le déplacement cet après-midi au Parc des expositions de la Porte de Versailles pour la séance solennelle d’ouverture du 92e congrès des maires. Et c’est à Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, que reviendra la tâche de prononcer, jeudi, le discours de clôture de l’événement.
A la place, le président de la République recevra 700 maires à l’Elysée vendredi. Sélection qui n’est, là encore, pas du goût de tous…