J’avoue n’avoir jamais cautionné le principe des piquets de grève, où des grévistes empêchent des non-grévistes de travailler. Le droit au travail est aussi important que le droit de grève.
Dans le même registre, je ne comprend pas que des manifestants obligent les commerçants à fermer leurs magasins, sur le trajet de la manifestation. D’abord, je le répète, parce que le droit au travail est un droit absolu. Mais aussi parce que c’est injuste : pourquoi, dans ces conditions, n’obliger à la fermeture que les commerces qui ont la malchance de se trouver sur le parcours de la manifestation, et pas ceux qui sont dans les rues adjacentes, à quelques dizaines de mètres de là ?
Et le comble est atteint quand un commerçant du Carré piéton à St-Denis a reçu en fin de matinée un violent coup de poing en plein visage de la part d’un manifestant, parce qu’il refusait de fermer son magasin. Il a mis de longues minutes avant de retrouver ses esprits.
Aucune raison, même pas une opposition au projet de réforme du système de retraite de Nicolas Sarkozy, ne peut justifier un tel dérapage.