Une nouvelle association vient de voir le jour à la Réunion : Le Cric (Collectif d’information et de recherche cannabique). L’association est déclarée à la Préfecture depuis le mois denier, révèle le Journal de l’île, et milite pour la légalisation contrôlée du cannabis.
Initié depuis 1976 dans l’Hexagone, le mouvement tente donc de se développer à la Réunion. Déjà quelques militants avaient participé l’année dernière à « l’appel du 18 Joint » au Barachois. Cette année, c’est l’Uprising Roots Reggae Festival de Sainte-Rose, organisé vendredi et samedi, qui servira de vitrine aux thèses défendues par les partisans d’une légalisation. Selon eux, le cannabis a été diabolisé dans la première moitié du 20ème siècle après que les lobbys du pétrole, du plastique et du tabac, ont fait pression sur les politiques. De leur point de vu, c’est parce que le chanvre présente un profil économique performant sur de multiples marchés que ces multinationales auraient tout fait pour obtenir sa prohibition.
« La culture du chanvre à la Réunion. Pourquoi pas ? »
L’association souhaite donc pouvoir évoquer librement le thème de la culture du chanvre à la Réunion. « Pourquoi pas », se demandent ses membres ? ils défendent l’idée que le chanvre industriel pourrait permettre de développer des marchés autour de l’énergie et du textile notamment. La culture de cette plante serait d’ailleurs grandement facilitée par le climat réunionnais. En outre, les partisans de la légalisation évoque l’excellent rendement des cultures de chanvre en comparaison avec d’autres cultures comme la canne notamment. Sur son site internet, le Circ dénonce le durcissement de la répression depuis « que la droite est au pouvoir. (…) Le cannabis est considéré comme un fléau sanitaire et social et le nombre d’interpellations pour simple usage a explosé entre 2003 et 2010 ». Nul doute que le changement de président et l’enjeu des prochaines législatives explique en partie les espoirs des défenseurs du cannabis : « Le 12 mai, c’est la Marche Mondiale du Cannabis 2012, l’occasion pour le CIRC et tous les activistes de se mobiliser et exiger du nouveau gouvernement l’abrogation de la sinistre loi de 1970 ».
A priori, François Hollande se serait prononcé contre la légalisation, même contrôlée. Mais la possibilité d’un assouplissement de la loi, permettant de faire passer le délit de consommation de cannabis en simple « contravention » a été récemment évoqué par le sénateur-maire PS de Dijon, François Rebsamen. Quoi qu’il en soit, le sujet devrait être au cœur du débat, c’est en tout cas ce qu’espèrent les militants de la légalisation contrôlée.