L’AAMAR est un collectif qui vient de naître. Après s’être manifesté en faveur d’une collaboration entre les travailleurs réunionnais et les travailleurs portugais sur un chantier de la Plaine des Palmistes, un sujet qui avait fait polémique il y a quelques semaines, le mouvement s’attaque aujourd’hui au monopole pétrolier.
Création d’un établissement public de gestion de la filière carburant
Le collectif a voté une motion cet après-midi, en présence des dockers, dans l’enceinte portuaire du Port. Il propose « le gel immédiat et continu du prix des carburants, sans que les fonds publics soient sollicités » et « la création d’un établissement public de gestion de la filière carburant dont la forme est à définir par la concertation entre les responsables politiques, les organisations de travailleurs et les consommateurs ». Cet établissement doit être nationalisé, selon Geoffrey Géraud-Legros, ancien journaliste à Témoignages, aujourd’hui porte-parole de l’AAMAR. « Il faut que la sphère du carburant soit dirigée par la sphère publique », insiste t-il.
Les politiques à la merci des pétroliers
« Notre volonté est de combattre, de sensibiliser et d’agir contre les monopoles qui dominent l’économie de la Réunion », indique Geoffrey Géraud-Legros. Le collectif à trois secteurs dans son viseur : les carburants, la grande distribution et l’aérien. « Le secteur de l’automobile est déterminé par le monopole des carburants qui a en main les leviers politiques qui empêchent l’émergence d’alternative au tout automobile », dénonce le porte-parole.
Un réseau férré, alternative « incontournable »
Le collectif dit être en faveur d’un réseau férré, « incontournable contre le tout automobile », assure Geoffrey Géraud-Legros qui dénonce l’interventionnisme des collectivités, notamment celui de la Région dans la hausse du prix des carburants. Pour lui, les investissements publics servent à « construire les équipements dont on a besoin ». Par ailleurs, il montre du doigt la position ambigüe de l’Etat, qui « s’interpose à chaque conflit entre les pétroliers et la population ».
Pour ce mouvement émergent, ce sont les pétroliers qui doivent « apporter le financement sur leur profit », pour pallier à la hausse des tarifs des hydrocarbures.
Ecoutez l’interview du porte-parole Geoffroy Géraud-Legros.