Placé en garde à vue, ce passionné de culturisme aurait déclaré avoir touché les parties intimes de la plaignante, mais sans but sexuel. Quelques jours plus tard, le 7 novembre dernier, la nièce par alliance du mis en cause, apprenant qu’il avait été dénoncé, avait apporté sa pierre à l’édifice en portant plainte à son tour pour des faits similaires. Cette fois-ci, le quinquagénaire originaire de l’île Maurice aurait frotté son sexe contre elle jusqu’à l’éjaculation.
L’intéressé avait été déféré devant la procureure de la République de Saint-Pierre et mis en examen pour ces deux chefs de viols. Le 23 novembre dernier, le juge de la liberté et de la détention (JLD) avait choisi de le placer sous les verrous le temps que l’enquête avance.
« Il ne connait pas personnellement la première plaignante. La deuxième est sa nièce. Si jamais il prenait contact avec elle, la famille remontée à bloc contre lui préviendrait immédiatement les forces de l’ordre », a indiqué le bâtonnier Frédéric Hoarau. Pour la robe noire, le JLD n’aurait pas suffisamment motivé la décision de placer son client en détention provisoire. « Il faut expliquer pourquoi la prison est nécessaire et cela n’a pas été le cas », a détaillé le conseil.
« Je m’interroge sur l’intérêt lorsqu’on est coach sportif de prendre les mesures des muqueuse vaginales des clientes », a fustigé l’avocate générale lors de ses réquisitions. Pour la magistrate, l’incarcération provisoire du mis en cause est nécessaire au cas où d’autres victimes souhaiteraient se faire connaitre. L’enquête démarrant à peine, des auditions de témoins de l’entourage sont prévues et le risque de pression doit être évité. « Etant donné le discours ambivalent du prévenu, j’ai un doute quant à sa capacité de réfréner ses pulsions », a ajouté Emmanuelle Barre, souhaitant que le coach reste en prison.
Les juges de la rue Juliette Dodu ont suivi ces réquisitions.