Revenir à la rubrique : Société

Un avenir pour le refuge animalier de Saint-Benoît: « Ça bloque à la CIREST »

L’association Droit de Cité de Saint-Benoit se retrouve dans une impasse. Son refuge pour chiens et chats abandonnés basé à Sainte-Anne pourrait se retrouver à la rue dans les prochaines semaines. Sans une issue face à l’inertie de certaines collectivités de l’Est, c’est l’euthanasie qui attend les nombreux chiens et chats remis sur pied par […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 19 décembre 2013 à 14H33

L’association Droit de Cité de Saint-Benoit se retrouve dans une impasse. Son refuge pour chiens et chats abandonnés basé à Sainte-Anne pourrait se retrouver à la rue dans les prochaines semaines. Sans une issue face à l’inertie de certaines collectivités de l’Est, c’est l’euthanasie qui attend les nombreux chiens et chats remis sur pied par la structure et « seule alternative à l’euthanasie de masse pratiquée à la fourrière de Saint-André », explique Astrid Puissant, présidente de Droit de Cité

Jusqu’à maintenant, la bienveillance de la sous-préfecture de Saint-Benoît a permis de jouer la montre face au mutisme de la municipalité de Saint-Benoît. « En 18 ans de présence à Sainte-Anne d’abord et à Saint-Benoit avec l’ouverture de l’annexe de notre refuge, le maire Jean-Claude Fruteau n’a jamais répondu positivement à nos demandes en matière de foncier », résume Astrid Puissant.

A Sainte-Anne, le refuge rencontre un obstacle de taille : la nuisance que les aboiements occasionnent pour le voisinage. Consciente des désagréments, Astrid Puissant se dit prête depuis des années à déménager. « Notre refuge doit quitter, contre son gré, le site sur lequel il est implanté depuis 1996, ceci en raison d’une densification progressive de l’habitat et des contraintes que notre présence entraîne pour le voisinage ».

Une situation qui contraint depuis des années la présidente à puiser dans ses fonds propres – ceux d’une enseignante à la retraite – mais aussi de faire appel à la générosité des donateurs. L’association est contrainte désormais de demander un coup de pouce ne serait-ce que sur le foncier (environ 2.000 m2 près d’un endroit facile d’accès pour le public qui viendrait adopter) sur lequel elle pourrait établir sa nouvelle arche de Noé, le nom de son refuge.

Daniel Gonthier donne un coup de pouce à l’association

A Saint-Benoît, à moins d’un changement de maire, le silence demeure assourdissant. L’association a ouvert ces derniers mois de nouveaux horizons vers Sainte-Rose et Bras-Panon, plus ouvertes et attentives.

« En ce qui concerne le maire de Sainte-Rose: il m’a reçu très rapidement et semblait intéressé. On m’a proposé un terrain à côté de la nouvelle STEP qui nous irait bien. Malheureusement, après étude avec le service du foncier, il s’avère que le terrain est en zone inondable. Depuis, silence radio malgré mes relances téléphoniques pour une autre solution. »

Droit de Cité met alors tous ses derniers espoirs dans la ville voisine de Bras-Panon. « Le maire Daniel Gonthier nous a toujours été favorable depuis plusieurs années en nous aidant avec la mise à disposition gracieuse du site de la foire pour nos manifestations. Il nous a également acheté des exemplaires de notre almanach de la Réunion (pour 2.000 €) », une idée originale de l’association qui lui a permis de récolter des fonds.

« Dépendants du bon vouloir de la CIREST »

Un point de chute peut convenir au niveau de l’échangeur de Paniandy en direction de Rivière du Mât-les-hauts. « Bras-Panon est partant mais le maire attend la signature du président de la CIREST, Eric Fruteau, pour déclassifier la parcelle concernée. Depuis septembre, un courrier en attente n’a toujours pas été signé par Eric Fruteau. ça bloque à la CIREST », nous explique le responsable du service Aménagement de Bras-Panon, Jean-Fred Damour (voir l’intégralité de l’interview plus bas). « Ils sont dépendants du bon vouloir de la CIREST », reconnaît la présidente bénévole. « Comme ils ne sont pas du même bord, l’arche de Noé et ses animaux vont probablement en payer le prix », interprète-t-elle.

Un toit en 2014 pour espérer poursuivre son activité d’intérêt général, c’est tout ce qu’espère Astrid Puissant, car faut-il le rappeler, son refuge, qui emploie trois agents de chenils en CDI à temps complet et qui ne reçoit que sporadiquement des subventions*, fait office de seul refuge pour chiens et chats sans maître pour tout l’Est.

L’intercommunalité CIREST s’est quant à elle contentée de faire le strict minimum imposé par la loi en matière de divagation canine : la rénovation pour 980.000 € d’une fourrière qui n’était pas aux normes, « véritable usine à tuer moderne » d’où les animaux sont euthanasiés au bout de quatre jours.  

—————-
La mairie de Bras-Panon répond favorablement :

Jean-Fred Damour (Directeur du service Aménagement) : « Il y a peu de personnes qui peuvent faire ce qu’entreprend Mme Puissant. A Bras-Panon, le maire appuie complètement sa démarche. On a pu cibler un terrain communal qui correspond aux attentes de l’association, certes avec un terrain communal moins bien désenclavé et moins bien connecté aux réseaux que l’on voudrait. En tout cas, il n’y a aucune case autour. Cette parcelle est classée aujourd’hui en zone Au « industrielle » et doit être déclassée en zone agricole car l’endroit où pourrait s’installer le refuge ne peut accueillir d’industrie lourde, en raison des contraintes géologiques. Les petites installations comme un refuge peuvent s’y installer. D’autres activités de type horticulture sont attendues. De ce périmètre de 24 hectares de la ZAE Paniandy doivent donc être extraits 3 ha situés en partie haute et qui demeurent de toute façon inexploitables. Dans ces 3 ha, nous réservons 2 à 4.000m2 à l’association Droit de Cité. Les techniciens de la CIREST avec lesquels on a échangé sont catégoriques : rien ne s’oppose à l’installation de ce type d’activité sur cette parcelle AD303. Le DGA à l’Aménagement de la CIREST, M. Massip, a émis un avis totalement favorable. Pour pouvoir déclassifier les 3 hectares concernés en zone agricole, il ne manque plus que la signature du président de la CIREST, M. Fruteau, puisque la ZAE est soumise à l’avis des personnes publiques associées. La procédure avait été jugée facile par nous tous mais ça tarde pour je ne sais quelle raison. En tant qu’administratif, je ne peux m’avancer sur le terrain politique, si c’est le cas… C’est un dossier que l’on instruit depuis le début de l’année 2013. Les courriers à la CIREST ont été envoyés vers septembre dernier.

(*) : Des précisions sur les subventions perçues par le refuge depuis son installation en 1996 :
Astrid Puissant : « En 18 ans de fonctionnement, l’association n’a perçu que 1.681 € de subventions de la Mairie de St-Benoit sous la mandature de M.Audifax et une subvention exceptionnelle de 7.000 € accordée par la CIREST en 2007, à la demande du sous-préfet de l’époque, pour permettre à l’association de payer les salaires du personnel en novembre et décembre 2007 (sous la mandature de M. Virapoullé). Subvention non reconduite ensuite à la demande de Philippe Leconstant, qui remplaçait alors à la présidence Jean-Marie Virapoullé. La subvention que nous avons sollicité auprès de la CIREST une première fois pour juillet et août 2013 puis pour novembre et décembre 2013 a été refusée par deux fois par la présidence actuelle. arguant que nos installations n’étaient pas aux normes. C’est le serpent qui se mord la queue car nous ne pouvons engager des frais de rénovation sur des terrains que nous louons et desquels nous sommes sous la menace d’une expulsion ».

 

Un avenir pour le refuge animalier de Saint-Benoît:

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Lutte contre la pollution : Opération « 100 km de littoral propre à La Réunion »

L’Observatoire Marin de La Réunion (OMAR) lance la grande opération participative « 100 km de littoral propre à La Réunion ». Objectif : mener des opérations pour nettoyer les déchets présents au total sur 100 km de littoral de notre île (sur les 220 km linéaires de côte actuels), trier les déchets (recyclables ou non) et les peser pour chaque action.

Météo : Du vent et des nuages

Le ciel de la Réunion est très nuageux à couvert et les conditions en mer sont dégradées par un vent assez fort et une mer forte sur le Sud sauvage.