Un an après la fin de la grève à la Cilam, qui a mis en lumière Clara Derfla et fait d'elle une des figures du syndicalisme réunionnais, Zinfos 974 dresse le portrait de la "déterminée" secrétaire générale de l'Union régionale 974 (UR 974).
- Un petit mot pour vous décrire Clara Derfla ? Qu'est ce qui vous a poussé à vous lancer dans le syndicalisme ?
"Depuis toute petite, j'ai toujours été quelqu'un qui ne se laissait pas faire, une personne rebelle, qui disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Je tiens ça de ma mère (Marlène Derfla, ndlr). Dans la famille, on a ça dans le sang. De plus, au début de mon entrée à la CGTR en 1997, j'ai commencé par la défense des salariés aux prud'hommes. Je l'ai fait pendant 15 ans. Mais les prud'hommes, cela arrive après les licenciements. Je voulais donc travailler pour empêcher ces licenciements et être plus proche des salariés sur le terrain en participant avec eux à des réunions, à suivre les grèves et mettre en place des sections".
- Certains de vos détracteurs, entreprises ou syndicats, vous reprochent de porter un syndicalisme parfois qualifié de "radical"... Que leur répondez-vous ?
"Je suis libre de porter le combat que je veux je ne regrette en rien mes actions. C'est comme ça que je conçois les choses. Quand on regarde actuellement la situation des salariés, on ne peut pas dire qu'ils soient dans une bonne posture : les employeurs ont un boulevard devant eux. Et quand on est un syndicat 'différent', on vous traite de radical. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'à force de ne plus se battre, nous perdons nos acquis.
Prenons le cas de la Cilam, un poids lourd économique dans notre île, qui engrange des bénéfices monstrueux alors que bon nombre de ses salariés perçoivent le Smic. Il ne faut pas oublier que le salarié a aussi son intelligence et qu'il participe à la réussite de l'entreprise : il doit être payé à sa juste valeur. C'est la moindre des choses. L'argent ne fait pas tout, il y aussi la notion de bien être, qui n'existe quasiment plus dans les entreprises aujourd'hui.
Concernant les syndicats, je n'ai rien à leur dire. Chacun fait différemment avec les moyens qu'ils ont ou veulent déployer..."
- Un petit mot sur votre scission avec la CGTR ?
"C'est derrière moi tout ça. Nou lé pa la pou batay, mais pour être au plus près des salariés et créer des choses avec eux. Je tiens à préciser que j'ai gardé de nombreux camarades à la CGTR. Nous ne mettons pas tous les militants et dirigeants dans le même panier. Mais la façon dont les choses se façonnaient ne me correspondaient plus. Je pense que pour changer les choses, ce n'est pas en se rendant tous les mois à la Préfecture que la situation des salariés va changer. Nous (UR 974, NDLR), nous menons des actions avec et pour les salariés".
- Que retirez-vous des différents combats que vous avez menés ?
"De grands moments de partage avec les salariés, d'apprentissage mais aussi de la fierté d'apporter ma pierre à l'édifice. Après, il faut savoir que les salariés portent avant tout leurs combats : moi je ne suis là que pour les aider".
- La suite des évènements pour vous et votre syndicat ?
"Avec UR 974, nous poursuivons les bases de notre développement. En 2014, environ 2.200 personnes étaient syndiquées chez nous. Ce n'est pas une honte d'être un 'petit' syndicat, mais nous restons humbles : on peut rester petit et avoir de l'influence. Ne pas être affilié à la CGT, comme il avait été envisagé à une époque, ne nous empêche de nous développer.
Sur un plan plus personnel, tant que je me sentirai bien et que l'envie sera toujours là, je continuerai à lutter. Ce qui est sûr, c'est que le jour où je ne me sentirai plus à ma place, je partirai".
- Un petit mot pour vous décrire Clara Derfla ? Qu'est ce qui vous a poussé à vous lancer dans le syndicalisme ?
"Depuis toute petite, j'ai toujours été quelqu'un qui ne se laissait pas faire, une personne rebelle, qui disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Je tiens ça de ma mère (Marlène Derfla, ndlr). Dans la famille, on a ça dans le sang. De plus, au début de mon entrée à la CGTR en 1997, j'ai commencé par la défense des salariés aux prud'hommes. Je l'ai fait pendant 15 ans. Mais les prud'hommes, cela arrive après les licenciements. Je voulais donc travailler pour empêcher ces licenciements et être plus proche des salariés sur le terrain en participant avec eux à des réunions, à suivre les grèves et mettre en place des sections".
- Certains de vos détracteurs, entreprises ou syndicats, vous reprochent de porter un syndicalisme parfois qualifié de "radical"... Que leur répondez-vous ?
"Je suis libre de porter le combat que je veux je ne regrette en rien mes actions. C'est comme ça que je conçois les choses. Quand on regarde actuellement la situation des salariés, on ne peut pas dire qu'ils soient dans une bonne posture : les employeurs ont un boulevard devant eux. Et quand on est un syndicat 'différent', on vous traite de radical. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'à force de ne plus se battre, nous perdons nos acquis.
Prenons le cas de la Cilam, un poids lourd économique dans notre île, qui engrange des bénéfices monstrueux alors que bon nombre de ses salariés perçoivent le Smic. Il ne faut pas oublier que le salarié a aussi son intelligence et qu'il participe à la réussite de l'entreprise : il doit être payé à sa juste valeur. C'est la moindre des choses. L'argent ne fait pas tout, il y aussi la notion de bien être, qui n'existe quasiment plus dans les entreprises aujourd'hui.
Concernant les syndicats, je n'ai rien à leur dire. Chacun fait différemment avec les moyens qu'ils ont ou veulent déployer..."
- Un petit mot sur votre scission avec la CGTR ?
"C'est derrière moi tout ça. Nou lé pa la pou batay, mais pour être au plus près des salariés et créer des choses avec eux. Je tiens à préciser que j'ai gardé de nombreux camarades à la CGTR. Nous ne mettons pas tous les militants et dirigeants dans le même panier. Mais la façon dont les choses se façonnaient ne me correspondaient plus. Je pense que pour changer les choses, ce n'est pas en se rendant tous les mois à la Préfecture que la situation des salariés va changer. Nous (UR 974, NDLR), nous menons des actions avec et pour les salariés".
- Que retirez-vous des différents combats que vous avez menés ?
"De grands moments de partage avec les salariés, d'apprentissage mais aussi de la fierté d'apporter ma pierre à l'édifice. Après, il faut savoir que les salariés portent avant tout leurs combats : moi je ne suis là que pour les aider".
- La suite des évènements pour vous et votre syndicat ?
"Avec UR 974, nous poursuivons les bases de notre développement. En 2014, environ 2.200 personnes étaient syndiquées chez nous. Ce n'est pas une honte d'être un 'petit' syndicat, mais nous restons humbles : on peut rester petit et avoir de l'influence. Ne pas être affilié à la CGT, comme il avait été envisagé à une époque, ne nous empêche de nous développer.
Sur un plan plus personnel, tant que je me sentirai bien et que l'envie sera toujours là, je continuerai à lutter. Ce qui est sûr, c'est que le jour où je ne me sentirai plus à ma place, je partirai".