Ce jeune Réunionnais connaît déjà très bien les palais de justice métropolitains. Venu s’installer dans l’Aveyron en région Midi-Pyrénées pour « changer de vie » avec sa petite famille, il se voit reprocher par le tribunal d’avoir été violent, début mai 2010, envers son enfant alors âgé d’un an et demi, de l’avoir giflé et attaché à l’aide de ruban adhésif. Il lui est aussi reproché d’avoir frappé sa compagne. Son cas a été examiné ce mercredi au tribunal correctionnel de Rodez.
Yves Gallego, substitut du procureur de la République campe le décor : à la lecture du dossier, ce papa de 28 ans a tout d’« un monstre » selon les propos rapportés par le journal le [Midi Libre]url:http://www.midilibre.com . Son casier judiciaire est chargé. Incarcéré depuis mai 2010 pour d’autres faits, il vient de purger près de quatre mois de détention provisoire pour les délits présumés qui le mènent devant les magistrats aveyronnais.
Garde à vue mouvementée
Ce n’est pas tout. Lors de sa garde à vue chez les gendarmes, il profite de l’occasion, après s’être rendu aux toilettes, pour se faire la belle. Il bouscule le militaire qui l’accompagne avant de projeter dans la foulée une gendarmette qui tente de l’arrêter contre le mur. Il parvient à quitter le bâtiment, mais est rapidement rattrapé dans la rue.
L’histoire du Réunionnais est auscultée par le tribunal : son arrivée en métropole, sa vie à Strasbourg, sa rencontre avec la mère de son fils, les années de galères, les passages par la case prison, etc. Jusqu’au jour où la petite famille est venue en Aveyron « pour changer de vie ». Cette soirée durant laquelle pleuvent les coups, le papa n’en peut plus : il n’a pas de boulot et aucune ressource. « Dans ma tête, ça n’allait pas. Je ne suis pas moi-même », analyse-t-il. La mère du petit corrobore ses propos, allant jusqu’à lui chercher des circonstances atténuantes. Elle habite aujourd’hui à Rodez et ne s’interdit pas de revivre avec lui à sa sortie de cellule.
Le tribunal évoque également la disparition de son grand-père, dont il était très proche. Le prévenu retient ses larmes et finit par craquer. Malgré tout, devant des faits que le Parquet qualifie de « graves, nous sommes à la limite de la maltraitance infantile », il réclame, entre autres, deux ans de prison dont six mois avec sursis, plus quatre mois ferme pour s’être évadé.
Le tribunal suit quasiment à la lettre le réquisitoire du parquet. Pour l’évasion : trois mois ferme. Pour les violences : 24 mois dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve durant trois ans. Le papa violent est maintenu en détention et devra, notamment, continuer de voir régulièrement un psychiatre.