En détention en Tunisie depuis près d’un mois pour une action seins nus, les trois militantes européennes du groupe féministe Femen ont retrouvé la liberté dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures après avoir été condamnées en appel à une peine avec sursis.
Après un bref passage au ministère de l’Intérieur pour d’ultimes formalités, les trois militantes, deux Françaises et une Allemande, ont été conduites directement à l’aéroport international de Tunis-Carthage où elles devaient passer la nuit avant de regagner l’Europe jeudi matin, selon leurs avocats et un responsable policier.
A l’occasion de leur procès en appel à Tunis, les trois militantes se sont excusées de leur action. « On ne pensait pas choquer les Tunisiens à ce point, il est hors de question pour nous de recommencer », a déclaré la Française Pauline Hillier. L’Allemande Joséphine Markmann a déclaré au juge tunisien « je regrette cet acte et je m’en excuse ».
Inna Schevchenko, la dirigeante de Femen à Paris, a qualifié ces regrets « de retournement inattendu de la situation ». Elle a ajouté qu’elle avait « de gros soupçons que les activistes ont subi d’énormes pressions psychologiques. »
Les trois militantes avaient manifesté seins nus devant le palais de justice de Tunis, en soutien à leur camarade tunisienne Amina Sbouï emprisonnée depuis la mi-mai. Cette dernière avait peint le mot « Femen » sur le muret d’un cimetière musulman pour protester contre un rassemblement salafiste.
« Maintenant nos inquiétudes se dirigent vers Amina que nous n’oublions pas, nous ne la laisserons pas croupir » en prison, ont ajouté les avocats français, Me Patrick Klugman et Ivan Terel.