Deux ans après la fermeture de la [Société industrielle de Bourbon (SIB) au Port]urlblank:http://www.zinfos974.com/Le-Port-La-fermeture-de-la-SIB-precipitee-au-4-avril_a70160.html , laissant sur le carreau 32 employés (29 ouvriers et trois cadres), l’ancien délégué CGTR de l’entreprise, Jocelyn Rivière ressent toujours de la « tristesse et de la colère ». Malgré « les promesses » de Colgate-Palmolive, qui affirmait à l’époque « qu’aucun salarié ne restera sur le carreau », l’ancien syndicaliste nous apprend aujourd’hui, « que plus de 80% d’entre [eux] sont au chômage ».
« Aujourd’hui le résultat est là…C’était de belles paroles, on nous a lâché », nous indiquait le 13 mai dernier Jocelyn Rivière, très amer sur le bilan social de l’ex-SIB.
Sur les 29 salariés licenciés, qui sont tous sortis de leurs congés de reclassement, « seuls six ont trouvé un emploi fixe, entre cinq et six un CDD et les autres sont au chômage ». « Le groupe Marbour (propriétaire notamment de la Soboriz, qui distribue la marque Le Forban, ndlr) a embauché cinq personnes alors qu’il s’était engagé à l’époque sur l’embauche d’une dizaine de salariés de la SIB », poursuit la figure de proue de la lutte menée par les ex-salariés de la Société industrielle de Bourbon.
Ce dernier s’est senti également « trahi » par le gouvernement de l’époque : « Nous étions pourtant soutenus dans un premier temps par la DIECCTE, qui avait contesté notre licenciement », tient-il à rappeler. Mais ce que je trouve choquant, c’est que c’est le ministre du Travail d’un gouvernement de gauche lui même qui a ordonné notre licenciement, après le recours de Colgate-Palmolive », ajoute Jocelyn Rivière.
« Les carottes sont cuites »
La multinationale américaine n’est pas épargnée par les critiques de l’ex-syndicaliste, qui affirme que les salariés auraient pu comprendre leur licenciement « si l’entreprise était réellement en faillite, mais on savait que ce n’était pas le cas ».
Même s’il n’a toujours pas trouvé un emploi, l’ancien ouvrier de la SIB estime faire partie des « chanceux », puisqu’il a reçu dernièrement « une offre d’emploi concrète ».
« Ce n’est pas facile de se retrouver un emploi à l’âge que l’on a, renchérit-il. La plupart des ex-salariés de la SIB ont la cinquantaine passée avec un bas niveau d’études. On s’est appauvri sur nos vieilles machines et aujourd’hui on se retrouve lâchés dans la jungle, dans un marché du travail saturé avec les jeunes déjà au chômage. Les carottes sont cuites », termine Jocelyn Rivière.