Il était là, debout, devant le vieux barreau.
Il avait l’air rêveur, plein de mélancolie,
Se demandant soucieux, pourquoi cette folie
D’abattre sa maison couverte de bardeau ?
Cette vieille maison, ce fidèle berceau
De tous ses souvenirs et de la panoplie
De ses désirs flottant sur l’eau, telle Ophélie
Dans son suaire blanc en guise de radeau.
Cette évocation, lentement le lacère.
Il avait grandi là dans cette douce serre
Au milieu de ces fleurs plaquées sur un fanjan.
Il revit les amours de son adolescence
Et se mit à pleurer comme un petit enfant
Qui comprend tout à coup la douleur de l’absence.
Max Fauvette
Barreau : porte d’entrée du jardin
Fanjan : tronc de fougère arborescente