
Vendredi 10 février dernier, 4 ans et demi après le terrible accident qui a coûté la vie à trois jeunes gens, la seule survivante de ce drame et conductrice du véhicule n'était pas présente à son procès devant le tribunal correctionnel. Les familles des victimes, qui attendaient ses explications afin de tenter de faire leur deuil et fermer cette tragique page, avaient dû s'y résigner.
Le tribunal avait suivi les réquisitions de la représentante de la société et avait condamné la prévenue à 5 ans de prison, dont 1 avec sursis, et délivré un mandat d'arrêt. Quelques jours plus tard, Sarah Nergel était de retour à La Réunion et était écrouée au centre pénitentiaire de Domenjod. Pendant ce temps, son avocat, Me Alex Vardin, qui avait plaidé la relaxe en première instance, interjetait appel de la décision du tribunal.
Le tribunal avait suivi les réquisitions de la représentante de la société et avait condamné la prévenue à 5 ans de prison, dont 1 avec sursis, et délivré un mandat d'arrêt. Quelques jours plus tard, Sarah Nergel était de retour à La Réunion et était écrouée au centre pénitentiaire de Domenjod. Pendant ce temps, son avocat, Me Alex Vardin, qui avait plaidé la relaxe en première instance, interjetait appel de la décision du tribunal.
Une amnésie "de protection".
C'est accompagnée d'un nouveau conseil venu de Paris que la jeune femme de 29 ans s'est tenue dans le box des prévenus de la rue Juliette Dodu, ce jeudi matin. Elle a immédiatement déclaré qu'elle maintenait ne pas se souvenir de l'accident. Interrogée sur sa non-présentation aux convocations devant la justice lors de l'enquête, Sarah Nergel a maintenu l'inverse : "J'étais en fauteuil roulant, dès que j’ai eu des béquilles je me suis présentée à la gendarmerie pour être entendue".
Mais comme on pouvait s'y attendre, ces explications n'ont pas donné satisfaction au bâtonnier Georges-André Hoarau, avocat de certaines familles endeuillées, qui a souligné "le manque de respect et la désinvolture" de la conductrice. Ni à l'avocate générale qui a rappelé que la mise en cause avait refusé de se présenter à plusieurs reprises, ceci expliquant la durée particulièrement longue de cette affaire. "Il y a des fuites récurrentes de sa part tout au long de cette enquête" a fustigé Emmanuelle Barre, considérant l'amnésie de l'intéressée comme une amnésie "de protection".
Pas même une lettre d'excuses, rien
Des arguments auxquels ceux des autres avocats des parties civiles ont fait écho. "On vous demande d’entendre la douleur de ces familles modestes qui n’ont toujours pas de réponse", a déclaré Me Maréva Fornes Marin. "Nous attendons vos explications, vos excuses mais rien, même pas une lettre, rien", a déploré Me Jennifer Adam
Sa vie est brisée
6 ans d'emprisonnement ont été requis par l'avocate générale : "L'accident est de sa faute entière, elle a bravé tous les interdits. Elle encourt sept ans, elle n’a pas de casier mais je constate que depuis cinq ans elle a cherché à mettre à distance la mort de ces trois personnes".
"Sa vie est brisée quelle que soit votre décision. Elle ne peut pas s’expliquer sur des faits qu’elle a oubliés" a plaidé l'avocate de la défense. Remettant en question la présence de sa cliente au volant du véhicule, le conseil a plaidé la relaxe. Les juges de la cour d'appel ont mis leur décision en délibéré au 13 avril. Dans la foulée, Me Lisa Bornes a demandé à ce que sa cliente soit remise en liberté en attendant. En vain.
C'est accompagnée d'un nouveau conseil venu de Paris que la jeune femme de 29 ans s'est tenue dans le box des prévenus de la rue Juliette Dodu, ce jeudi matin. Elle a immédiatement déclaré qu'elle maintenait ne pas se souvenir de l'accident. Interrogée sur sa non-présentation aux convocations devant la justice lors de l'enquête, Sarah Nergel a maintenu l'inverse : "J'étais en fauteuil roulant, dès que j’ai eu des béquilles je me suis présentée à la gendarmerie pour être entendue".
Mais comme on pouvait s'y attendre, ces explications n'ont pas donné satisfaction au bâtonnier Georges-André Hoarau, avocat de certaines familles endeuillées, qui a souligné "le manque de respect et la désinvolture" de la conductrice. Ni à l'avocate générale qui a rappelé que la mise en cause avait refusé de se présenter à plusieurs reprises, ceci expliquant la durée particulièrement longue de cette affaire. "Il y a des fuites récurrentes de sa part tout au long de cette enquête" a fustigé Emmanuelle Barre, considérant l'amnésie de l'intéressée comme une amnésie "de protection".
Pas même une lettre d'excuses, rien
Des arguments auxquels ceux des autres avocats des parties civiles ont fait écho. "On vous demande d’entendre la douleur de ces familles modestes qui n’ont toujours pas de réponse", a déclaré Me Maréva Fornes Marin. "Nous attendons vos explications, vos excuses mais rien, même pas une lettre, rien", a déploré Me Jennifer Adam
Sa vie est brisée
6 ans d'emprisonnement ont été requis par l'avocate générale : "L'accident est de sa faute entière, elle a bravé tous les interdits. Elle encourt sept ans, elle n’a pas de casier mais je constate que depuis cinq ans elle a cherché à mettre à distance la mort de ces trois personnes".
"Sa vie est brisée quelle que soit votre décision. Elle ne peut pas s’expliquer sur des faits qu’elle a oubliés" a plaidé l'avocate de la défense. Remettant en question la présence de sa cliente au volant du véhicule, le conseil a plaidé la relaxe. Les juges de la cour d'appel ont mis leur décision en délibéré au 13 avril. Dans la foulée, Me Lisa Bornes a demandé à ce que sa cliente soit remise en liberté en attendant. En vain.