« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » disait Nelson MANDELA.
Cette citation est plus que jamais à l’ordre du jour en ces temps de deconfinement et dans ce Monde d’après qui doit changer.
A la Réunion, l’accès au numérique est d’autant plus problématique que l’illetrisme est élevé. Le confinement a creusé encore plus les inégalités entre les enfants descolarisés. La disparité de l’accès à l’apprentissage aura des conséquences.
Après des hésitations et sous la pression, la Commune de Saint-Pierre a ouvert la moitié des écoles et envisage enfin la réouverture progressive de toutes les écoles maternelles et primaires, au plus tard le 22 juin.
Reste l’absence de transport scolaire sur tout le territoire de la CIVIS. Comment les enfants éloignés géographiquement des écoles pourront reprendre leur scolarité ? Cette decision n’est pas cohérente !
La classe distancielle a renforcé le décrochage scolaire et a montré ses limites. Les parents n’ont pas de formation et n’ont pas de matériel : pas d’ordinateur ou accès limité, pas d’imprimante ou manque d’encre et certains enseignants n’ont pas d’équipements et n’ont pas de formation pour ces pratiques.
De plus, l’enseignement est un vrai métier alors que les parents ne maîtrisent pas les techniques de transmission des savoirs.
Depuis le début du confinement, seuls les enfants des publics prioritaires ont été pris en charge jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, les demandes sont plus importantes que les possibilités d’accueil? ce qui créé des tensions avec le personnel enseignant.
La reprise du travail par nombre de réunionnais exige une prise en charge de leurs enfants, qui se voient soumis à un roulement, contrairement à ceux des enfants prioritaires des personnels soignants et autres…
Les écoles ouvertes pour les élèves des milieux défavorisés et des REP sont oubliés, d’autant que nombre d’enseignants ont été autorisés à ne pas venir travailler pour des motifs divers.
Etre privé d’école durant plusieurs moi,s renforce la désocialisation, la désorientation et les disparités.
Les recommandations nationales ne peuvent pas s’appliquer de façon uniforme sur tout le territoire.
Là encore, nos spécificités doivent être prises en compte pour l’adaptation des capacités d’accueil et pour faciliter la reprise des cours pour tous les parents volontaires et surtout pour les enfants les milieux les plus fragilisés.
Les protocoles sanitaires ne sont pas tous respectés et les Communes viennent enfin de prendre conscience des règles de base qui n’étaient jusqu’alors même pas acquises : le lavage des mains devient enfin nécessaire, le respect des règles d’hygiène par la mise à disposition de matériel adéquat.
L’état des toilettes et de certaines écoles de Saint-Pierre était alarmant ! Espérons qu’un temps suffisant aura été laissé pour mettre en conformité les espaces sanitaires.
Pour faciliter le respect du protocole et aider les enfants et les enseignants, l’affectation d’un personnel suffisant dans les écoles doit être la priorité.
L’école doit aussi devenir le lieu privilégié pour la prise de conscience du changement de ce Monde d’après, qui doit être plus respectueux de notre environnement et l’engagement de tous est important : parents, citoyens, élus, enseignants, … pour transmettre à nos enfants d’autres valeurs afin de tenter de préserver les générations futures des grandes catastrophes sanitaires et climatiques.
Prendre conscience des responsabilités de chacun et aider le corps enseignant et le personnel encadrant à rassurer les parents est le plus sûr moyen pour que la vie reprenne son cours et pour donner à nos enfants toutes les chances de reprendre les apprentissages pour démontrer que l’éducation doit être une priorité afin de rattraper le retard et les inégalités, dans ce Monde d’après.