Jérome.JM a 25 ans, oisif depuis toujours, il vit chez ses parents à Saint-André avec son fils de 4 ans. Le 11 juin, de bon matin, alors que sa mère revient de déposer son fils à l’école, il commence à insulter sa mère car elle ne veut pas lui donner de l’argent, qu’il doit lui-même rembourser à quelqu’un. Il décide alors de prendre l’ordinateur de la famille en guise de remboursement.
Sa mère s’interpose et fait mine d’aller lui retirer de l’argent afin qu’il se calme. Ne la voyant pas revenir, il la harcèle au téléphone, se met en colère et finit par fracasser le mobile sur le frigo. De retour, sa mère lui dit qu’elle n’a pas d’argent. Il sort, casse les pots de fleurs en les projetant sur les fenêtres de la case. Toujours plus énervé, il finit par mettre le feu à la nappe de la table du salon. Apeurée, sa mère finit par appeler la police. À son arrivée, il est interpellé et placé en garde à vue.
Ses explications sont quelque peu confuses. « Tous les jours j’essaye de m’améliorer, de plus insulter. J’avais besoin d’alcool », dit-il à la cour. Il devait même voir un psychologue, mais comme il le dit, « je vais pas chez le psy parce qu’il pleut ». Comme lui fait remarquer la présidente, il ne supporte pas ses parents mais vit à leur crochet. Fort heureusement, ce sont ses parents qui ont la charge légale de son enfant.
Appelé à s’exprimer, son père est on ne peut plus clair : « Depuis l’âge de 14 ans, c’est alcool, drogue et violence, depuis rien du tout. On l’a envoyé en métropole pour apprendre le métier d’ingénieur son, rien du tout, il a fallu que j’aille le chercher là bas. Il a dû prendre des drogues dures là-bas, depuis, il a des problèmes psychiatriques. Il n’écoute rien du tout et ne s’occupe pas de son fils, on s’en occupe depuis qu’il a un mois. On vit dans la crainte. C’est fini, on ne veut plus le voir à la maison« . Son unique demande est limpide, il veut qu’il soit interdit de venir au domicile familial.
Suite à cet élogieux portrait de lui, Jérôme finit par « péter un câble ». Ce qui lui vaudra de retourner dans sa cellule afin que l’audience se termine dans le calme. On apprend également qu’il a fait un séjour de 3 jours en « psy » à l’âge de 18 ans.
Fort de 6 mentions à son casier, le parquet retient qu’il se retrouve face à une difficulté majeure pour trouver une peine qui fasse obstacle à cette situation pathologique. « Vous avez vu sa réaction, il ne supporte pas d’entendre son père ». La procureure avoue avoir retenu une peine sans mandat de dépôt mais s’être ravisée face à son comportement pendant l’audience. Elle requiert finalement 8 mois de prison avec 4 mois de sursis, une interdiction de se rendre au domicile familial et une obligation de soin, le tout accompagné d’un mandat de dépôt.
La défense estime que ce sont les drogues dures qui sont à l’origine de son comportement, le plongeant dans un cercle vicieux. La présidente le condamne à 10 mois de prison dont 4 mois avec un sursis mise à l’épreuve pendant 2 ans, une interdiction de se rendre au domicile de ses parents et un mandat de dépôt.