La pluie aura eu raison de la table ronde qui s’éternisait sur le site du chantier de la future centrale EDF du Port. Vers 16h55, direction et syndicalistes sont sortis avec le sentiment du devoir accompli mais sans plus.
Patrick Bressot, directeur régional d’EDF, est le premier à quitter le site sécurisé du chantier. Il est bientôt 17h et la pluie vient pacifier les prises de positions sévères adoptées dans la matinée par les syndicats du BTP.
"La réunion s’est passée dans une ambiance cordiale", annoncera avec décontraction le directeur d’EDF. Il n’a pas tardé à en venir aux faits: "A chaque fois que cela était possible, EDF a privilégié l’embauche locale". Pire, alors que des ouvertures de postes locales auraient été clairement affichées, elles n’ont pas forcément été sollicitées par les Réunionnais, se dédouane le directeur régional qui ne manquera pas de préciser qu’EDF "a toujours respecté le droit du travail". Une réponse aux critiques sur les conditions horaires dantesques de ces 200 ouvriers et techniciens espagnols ou bulgares.
Sur la globalité du chantier, découpé en plusieurs tranches, la présence "locale" varie entre 60 à 70%, sauf en ce qui concerne la partie très spécifique "moteur" de la centrale. "Des compétences spéciales ne se trouvent pas ici car c’est un chantier qui s’ouvre une fois tous les 50 ans", finit-il par concéder.
"Des milliers de Réunionnais vont postuler"
A quelques pas de là, toujours massés devant la grille du portail du chantier, les syndicalistes CGTR et CFDT essayent de savoir ce que le directeur a bien pu dire aux journalistes. Ils livrent à leur tour leur sentiment sur ces quatres heures de discussion.
"Il y a eu une réelle avancée sur un point : celui de l’implication désormais actée de Pole Emploi dans certains postes", avance Jacky Balmine, secrétaire départemental de la CGTR-Bâtiment Travaux Publics. Plus ironique, il y voit déjà des milliers de Réunionnais qui pourront postuler facilement à des postes en tant que "peintre". A charge pour Pole Emploi de ne pas se laisser saturer par les demandes, et c’est une autre paire de manche.
Un autre point devra être abordé dans une semaine : celui de la transformation des heures supplémentaires des travailleurs étrangers (50 à 55 heures par semaine sont évoqués ci et là) en emplois.
Les syndicalistes sont en tout cas, à partir d’aujourd’hui, sollicités par la direction à laquelle ils pourront remettre leurs doléances. S’en suivra une prochaine réunion d’étape (la dernière ?) le 18 août prochain.