À La Réunion, les femmes restent particulièrement éloignées de l’emploi. Seules 42 % d’entre elles travaillent et lorsqu’elles travaillent, elles sont plus souvent à temps partiel, le plus souvent subi, et gagnent moins que les hommes. Elles accèdent encore peu aux postes à responsabilités et, en politique, elles sont peu souvent maires ou présidentes d’un exécutif. Pourtant, elles réussissent mieux à l’école, mais peinent à diversifier leurs débouchés. Moins insérées professionnellement, les femmes ne bénéficient pas pour autant de plus de temps libre. Elles subissent également plus de violences qu’au niveau national. Par ailleurs, les femmes ont particulièrement subi les conséquences du confinement, par les métiers qu’elles exercent et le surcroît de tâches domestiques et de violences.
Moins en emploi, plus à temps partiel, moins rémunérées
À La Réunion, le chemin vers l’égalité professionnelle entre femmes et hommes est encore long. Ainsi, alors qu'elles représentent 52 % de la population en âge de travailler, elles n’obtiennent que 44 % des revenus salariaux.
Seulement 42 % des femmes occupent un emploi en 2017, soit 8 points de moins que les hommes. Cet écart a néanmoins diminué en 10 ans : il était de 13 points en 2007.
Les Réunionnaises sont également beaucoup moins insérées que les métropolitaines, qui sont 61 % à occuper un emploi.
Lorsqu’elles sont en emploi, les Réunionnaises travaillent nettement plus souvent à temps partiel : 28 % contre 13 % des hommes.
La moitié de ces femmes à temps partiel sont en situation de sous-emploi subi : elles souhaiteraient travailler davantage.
En plus d’un temps de travail réduit, leur salaire horaire net est plus faible. Elles touchent ainsi en moyenne 12,5 euros de l’heure, contre 13,4 euros pour les hommes, soit un écart de 7 % contre 16 % dans l’Hexagone. Ce moindre écart sur l’île est lié en partie à une plus forte part d’emplois publics, aux rémunérations moins
inégalitaires.
Part de femmes dans l’emploi et en politique à La Réunion

Moins souvent en emploi, les femmes occupent en outre rarement des postes à responsabilités. Par exemple, seules un quart d’entre elles dirigent des entreprises de 10 salariés ou plus, et seules un quart occupent un des quelques 200 emplois d’encadrement supérieur ou de direction dans la fonction publique à La Réunion. De plus, seules 37 % des entrepreneurs sont des femmes. Les femmes sont également moins présentes en politique. Conformément à l’application des lois sur la parité, elles sont dorénavant aussi nombreuses que les hommes parmi les élu·es des collectivités territoriales. En revanche, peu d’entre elles accèdent aux fonctions les plus prestigieuses : 17 % de femmes parmi les maires élu·es en 2020, aucune femme présidente au sein de la Région, du Département, des trois chambres consulaires ou des cinq communautés de communes (EPCI). À l’inverse, les femmes sont mieux représentées parmi les députés et sénateurs : cinq femmes pour six hommes.
Meilleures à l’école, mais dans moins de filières
Les femmes réussissent pourtant mieux à l’école : 28 % de celles âgées de 25 à 54 ans détiennent un diplôme supérieur au bac, contre 23 % des hommes. Ces chiffres sont proches de ceux de l’Hexagone d’il y a 20 ans. En 2017, 45 % des femmes et 38 % des hommes sont diplômés du supérieur dans l’Hexagone.
Mais durant leurs études supérieures, les femmes sont moins présentes dans les filières scientifiques qui peuvent offrir de meilleurs débouchés. À la rentrée 2018, seuls 42 % des étudiants en filière « sciences » hors santé à l’université de La Réunion sont des femmes. Au contraire, les femmes sont majoritaires parmi les
étudiants en médecine (61 %).
Sur le marché du travail, les femmes peinent aussi à diversifier leurs débouchés, ce qui renforce la concurrence : entre 25 et 54 ans, la moitié de leurs emplois sont répartis sur 8 familles professionnelles, contre 15 pour les hommes (respectivement 12 et 19 dans l’Hexagone). À La Réunion, 9 % des femmes en emploi sont enseignantes, qui est la profession la plus représentée. Par ailleurs, 27 % d’entre elles occupent des postes peu valorisés d’agente d’entretien, d’aide à domicile ou aide ménagère, de vendeuse, d’aide soignante ou d’infirmière.
Ces professions où les femmes sont surreprésentées ont été particulièrement mobilisées en 2020 pendant le 1er confinement : 23 % des travailleuses françaises ont déclaré que leur temps de travail a augmenté durant cette période, contre 15 % des travailleurs.
Les femmes réussissent pourtant mieux à l’école : 28 % de celles âgées de 25 à 54 ans détiennent un diplôme supérieur au bac, contre 23 % des hommes. Ces chiffres sont proches de ceux de l’Hexagone d’il y a 20 ans. En 2017, 45 % des femmes et 38 % des hommes sont diplômés du supérieur dans l’Hexagone.
Mais durant leurs études supérieures, les femmes sont moins présentes dans les filières scientifiques qui peuvent offrir de meilleurs débouchés. À la rentrée 2018, seuls 42 % des étudiants en filière « sciences » hors santé à l’université de La Réunion sont des femmes. Au contraire, les femmes sont majoritaires parmi les
étudiants en médecine (61 %).
Sur le marché du travail, les femmes peinent aussi à diversifier leurs débouchés, ce qui renforce la concurrence : entre 25 et 54 ans, la moitié de leurs emplois sont répartis sur 8 familles professionnelles, contre 15 pour les hommes (respectivement 12 et 19 dans l’Hexagone). À La Réunion, 9 % des femmes en emploi sont enseignantes, qui est la profession la plus représentée. Par ailleurs, 27 % d’entre elles occupent des postes peu valorisés d’agente d’entretien, d’aide à domicile ou aide ménagère, de vendeuse, d’aide soignante ou d’infirmière.
Ces professions où les femmes sont surreprésentées ont été particulièrement mobilisées en 2020 pendant le 1er confinement : 23 % des travailleuses françaises ont déclaré que leur temps de travail a augmenté durant cette période, contre 15 % des travailleurs.
Moins de temps libre pour les femmes
Bien qu’elles soient moins souvent en emploi, les femmes n’ont pas pour autant plus de temps libre : 5h40 par jour, soit 3/4 d’heure de moins que les hommes en 2010.
Durée quotidienne moyenne des activités des femmes et des hommes à La Réunion

Les femmes regardent un peu plus la télévision, mais elles passent deux fois moins de temps à jouer ou à surfer sur internet, et quatre fois moins de temps à pratiquer une activité sportive. D’ailleurs, seulement un tiers des licenciés sportifs sont des femmes, comme dans l’Hexagone.
Si les femmes ont moins de temps libre, c’est qu’elles consacrent nettement plus de temps aux tâches domestiques (ménage, cuisine, linge, courses, s’occuper des enfants ou des adultes, etc.) : 3h45 par jour, soit 1h30 de plus que les hommes. L’écart est le même parmi les salarié·es. Lors du 1er confinement de 2020, 19 % des Françaises déclaraient avoir consacré au moins 4 heures par jour aux tâches domestiques, soit deux fois plus que les hommes.
Des violences plus fréquentes à La Réunion
Les violences intrafamiliales mesurées à partir des dépôts de plainte sont plus répandues dans les Drom. En 2018, 25 femmes sur 10 000 ont été victimes de crime ou délit commis au sein du couple et enregistrés par les forces de sécurité à La Réunion. C’est plus que dans l’Hexagone (18 pour 10 000) et que dans toutes les régions métropolitaines. Les Réunionnaises sont aussi plus souvent victimes de crimes et délits sexuels enregistrés hors cadre conjugal : 11 femmes sur 10 000 contre 9 dans l’Hexagone. C’est le triste record régional, à l’exception de la Guyane (13 pour 10 000). En 2020, dans un contexte de pandémie et de confinement, mais aussi de libération de la parole, les violences déclarées ont augmenté, encore plus à La Réunion que dans l’Hexagone : + 4,6 % pour les coups et blessures volontaires et + 3,5 % pour les violences sexuelles à La Réunion.