La CGTR ne compte pas lâcher contre le travail dominical. Après avoir fait interdire par la justice l’ouverture des Mr.Bricolage le dimanche fin 2019, le syndicat passe à l’étape supérieure en s’attaquant aux municipalités qui ne respectent pas les règles.
À La Réunion, deux règles s’appliquent pour qu’une commune autorise le dominical. La première est « le dimanche des Maires », également appelé Loi Macron, qui prévoit, sous certaines conditions et procédures, l’ouverture de 12 dimanches par an pour les commerces de détail. L’autre règle est l’arrêté d’octobre 1966 qui autorise l’ouverture des commerces 7 dimanches bien précis.
Silence radio de plusieurs mairies
Les communes doivent impérativement déposer les demandes dérogatoires pour les dimanches des maires avant le 31 décembre de l’année précédente. La CGTR a donc demandé à l’ensemble des municipalités les délibérations qu’elles ont prises. Seules 9 communes ont répondu : Le Port, La Possession, St-Benoît, St-Leu, St-Paul, Bras Panon, St-Joseph, Petite-Île et Saint-Louis. La CGTR a envoyé un huissier aux autres.
Sur les communes ayant donné une réponse, seules Saint-Benoît et Saint-Louis ont pris une délibération. Cette dernière a un dimanche de décembre qui « n’est pas dans les clous » selon Georges Caro, secrétaire général de la CGTR Commerces et services, qui assure qu’aucune démarche ne sera entreprise si elle en retire un.
St-Benoît dans l’oeil du cyclone
Le syndicat a par contre relevé plusieurs manques de garanties du côté de St-Benoît qui a autorisé l’ouverture de 12 dimanches cette année. La CGTR reproche à la commune de ne pas avoir consulté les organisations syndicales et patronales. De plus, l’avis de l’intercommunalité, la CIREST, n’y est pas mentionné. Le repos compensateur des salariés n’est pas mentionné et enfin aucune motivation de la municipalité n’y est évoquée. La CGTR va donc assigner la mairie de St-Benoît devant le tribunal administratif avec un référé en suspension et un recours pour excès de pouvoir.
« On va essayer de veiller au grain. Tout ça dans l’intérêt des salariés et surtout pour que l’on n’emmène pas la population vers une société de consommation. Vers une banalisation du travail du dimanche » affirme Georges Caro