La Réunion accueille jusqu’au 26 septembre la 16e session annuelle du comité du Memorandum d’entente de l’océan Indien sur le contrôle des navires au titre de l’Etat.
Y sont représentées les administrations maritimes de la France, de l’Australie, de l’Inde, de l’Iran, du Kenya, de l’île Maurice, du Qatar, de l’Afrique du Sud, du Soudan, de la Tanzanie, du Yemen, de Madagascar (en qualité d’observateur) et les Memoranda d’entente de la Mer noire et d’Abuja.
« Les navires qui font escale à la Réunion sont de bonne qualité«
Eric Levert, directeur de la mer Sud Océan Indien, explique que le comité « doit contrôler chaque année au minimum 50 navires qui transitent à la Réunion« . En 2012, 80 navires faisant escale au port de la Réunion ont été contrôlés. Les inspecteurs vérifient les documents administratifs, la propreté du navire, les équipements de lutte anti-pollution, l’intégrité de la coque… Tout y passe.
A l’échelle de l’océan Indien, en 2012, 5.051 inspections de navires ont été conduites, entraînant l’immobilisation de 433 d’entre-eux. Aucune immobilisation n’a concernée la Réunion (la dernière détention de navire remonte à 2011 pour un bateau qui n’avait pas les certificats nécessaires, ndlr). « C’est parce qu’à la Réunion, les navires qui font escale sont de bonne qualité. 80% des navires transportent des containers et sont plutôt bien entretenus », ajoute Eric Levert.
« La détention d’un navire ne correspond pas à une saisie, renchérit François Beaugrand, chef de bureau Sécurité Maritime 3 à Paris. Il n’y a pas d’amende, pas de saisie. Quand nous constatons un défaut de réglementation, il s’agit pour le navire concerné d’y remédier. Une fois que l’inspecteur a constaté que le défaut de réglementation est réparé, le bateau peut repartir. C’est du préventif ! ».
Moins de déficiences dans les navires qu’il y a 10 ans
Les contrôles sont d’autant plus nécessaires que chaque année, 87 millions de tonnes de marchandises dangereuses ou polluantes transitent en moyenne aux abords des eaux réunionnaises, 20% du trafic maritime étant assuré par des navires pétroliers, gaziers, ou chimiquiers.
L’objectif du « Mémorandum d’entente pour le contrôle par l’État du port » est donc de réduire, voire de bannir, les infractions constatées dans les navires. François Beaugrand souligne d’ailleurs qu’il y a une « évolution positive. Il y a moins de déficiences dans les navires qu’il y a dix ans« .
A l’ordre du jour de ce 16e séminaire qui se déroule à la Réunion :
– l’intégration des nouvelles conventions internationales parmi les outils du Memorandum auxquels les inspecteurs de la sécurité des navires se réfèrent et particulièrement la convention du travail maritime ;
– la prise en compte de la qualité des sociétés de classification et des administrations des États du pavillon, pour le calcul de l’indice de ciblage des navires ;
– la publication via le site Internet du Memorandum, de la liste des navires immobilisés dans les ports des pays membres ;
– la définition des orientations stratégiques, objet du plan quinquennal 2013- 018.
La France va intégrer le Mémorandum des Caraïbes en 2013
Pour la petite histoire, c’est en 1982 qu’a été signé le premier Memorandum. Six administrations maritimes ont pris alors l’engagement réciproque de conduire un pourcentage minimal d’inspections de navires qui font escale dans leurs ports et de s’assurer du respect de diverses conventions internationales qui touchent à la sécurité des navires, à la prévention de la pollution en mer, à la sûreté et aux conditions de vie et de travail à bord des navires.
Cette initiative a été fructueuse, puisque aujourd’hui neuf accords similaires ont été adoptés au plan mondial, et l’ONU, par le biais de l’Organisation maritime internationale, en structure le réseau. Au plan européen, une directive rend contraignante l’effectivité de son application.
Le Mémorandum d’entente de l’océan Indien a été créé en 1999 et la France (via la Réunion), en fait partie depuis 2010. Elle s’apprête cette année à intégrer pleinement celui des Caraïbles (via la Martinique et la Guadeloupe).