"Les Réunionnais vont payer plus pour gagner moins". C’est ainsi qu'Eric Caroupapoullé, le PDG de Transport C. Joseph, analyse le futur renouvellement de la délégation de service public (DSP) par la CIVIS, qui envisage d’attribuer la convention au groupement CINEO (composé de la Semittel, Transdev Outre-mer, Transport Mooland et Charles Express).
Dénonçant une "main-mise des grands groupes sur le marché du transport", les PME étant exclues de l'appel d'offres, le patron a déjà saisi l'Autorité de la concurrence et déposé plainte au pénal. Pour appuyer ses propos, il a donné ce mardi une conférence de presse pendant laquelle il a livré les conclusions d’un "cabinet indépendant" basé à en Ile-De-France, spécialisé dans le domaine. Le président de ce cabinet, Christian Rey-Renaux, est intervenu directement via Skype.
Après avoir rappelé qu’il n’y avait qu’une seule offre constituée par le groupement sortant, ce dont il découle que "l’autorité organisatrice n’a pas d’autre choix que de retenir le candidat", l'expert a évoqué une fragilité financière des entreprises du groupe, qui auraient tendance à ne s’équilibrer que "grâce à des opérations exceptionnelles". Conséquence selon lui : des difficultés à investir et donc, de fait, "un service public qui va en pâtir".
Le coût du km en hausse
Christian Rey-Renaux relève ensuite que "l’offre qui se dessine a un moins grand nombre de kilomètres produits par rapport à ce qui existe déjà". Une diminution "importante" de 8 % (de 5,4 millions de km à 4,9 millions de km) est évoquée, tandis que le coût de l’exploitation présenté est en hausse 19 % (26,1 millions € contre 22 millions € précédemment).
Le coût du kilomètre passe ainsi selon le cabinet de 4,10 € à 5,25 €, et la part supportée par la collectivité augmente de 21 % (de 17,38 millions € à 21,1 millions €), précise le cabinet. Il évoque pour conclure"des éléments financiers qui ne sont pas forcément très bons par rapport à la délégation précédente. On sent qu'on aurait pu faire mieux dans le cadre de la négociation".
"Le seul gagnant de l'opération est Transdev"
Pour Eric Caroupapoullé, dont l'entreprise emploie près de 120 personnes, cette "absence de concurrence" est "une situation intolérable". "On sent qu’il y a des collusions entre les différents acteurs", regrette-t-il, rappelant que la Semittel a pour actionnaire majoritaire la CIVIS.
"Le seul gagnant de l’opération est Transdev, seule entreprise du groupement à pouvoir justifier d’un EBE (excédent brut d’exploitation) supérieur de 15 %, et tirant une manne financière significative de cette position", poursuit-il, soulignant au passage qu'elle a une participation "dans toutes les SEM" d'organisation de transport. Cette "stratégie d'éviction des sociétés locales" est également décriée par Frédéric Lacouture, directeur commercial d'ECI, présent pour montrer son soutien lors de ce point presse.
À quelques jours de l'attribution du contrat, Eric Caroupapoullé espère que cette DSP ne soit pas attribuée et aimerait voir une nouvelle mise en concurrence "en recourant à un marché public ou à une DSP allotie afin de permettre à un plus grand nombre d’entreprises, et notamment des PME locales qui participent au tissu économique de l’Île, de répondre à l’appel d’offres". Inquiet, il redoute une attribution qui aurait pour conséquence de mettre en péril sa société, qui serait alors contrainte de supprimer plusieurs dizaine d'emplois.
Dénonçant une "main-mise des grands groupes sur le marché du transport", les PME étant exclues de l'appel d'offres, le patron a déjà saisi l'Autorité de la concurrence et déposé plainte au pénal. Pour appuyer ses propos, il a donné ce mardi une conférence de presse pendant laquelle il a livré les conclusions d’un "cabinet indépendant" basé à en Ile-De-France, spécialisé dans le domaine. Le président de ce cabinet, Christian Rey-Renaux, est intervenu directement via Skype.
Après avoir rappelé qu’il n’y avait qu’une seule offre constituée par le groupement sortant, ce dont il découle que "l’autorité organisatrice n’a pas d’autre choix que de retenir le candidat", l'expert a évoqué une fragilité financière des entreprises du groupe, qui auraient tendance à ne s’équilibrer que "grâce à des opérations exceptionnelles". Conséquence selon lui : des difficultés à investir et donc, de fait, "un service public qui va en pâtir".
Le coût du km en hausse
Christian Rey-Renaux relève ensuite que "l’offre qui se dessine a un moins grand nombre de kilomètres produits par rapport à ce qui existe déjà". Une diminution "importante" de 8 % (de 5,4 millions de km à 4,9 millions de km) est évoquée, tandis que le coût de l’exploitation présenté est en hausse 19 % (26,1 millions € contre 22 millions € précédemment).
Le coût du kilomètre passe ainsi selon le cabinet de 4,10 € à 5,25 €, et la part supportée par la collectivité augmente de 21 % (de 17,38 millions € à 21,1 millions €), précise le cabinet. Il évoque pour conclure"des éléments financiers qui ne sont pas forcément très bons par rapport à la délégation précédente. On sent qu'on aurait pu faire mieux dans le cadre de la négociation".
"Le seul gagnant de l'opération est Transdev"
Pour Eric Caroupapoullé, dont l'entreprise emploie près de 120 personnes, cette "absence de concurrence" est "une situation intolérable". "On sent qu’il y a des collusions entre les différents acteurs", regrette-t-il, rappelant que la Semittel a pour actionnaire majoritaire la CIVIS.
"Le seul gagnant de l’opération est Transdev, seule entreprise du groupement à pouvoir justifier d’un EBE (excédent brut d’exploitation) supérieur de 15 %, et tirant une manne financière significative de cette position", poursuit-il, soulignant au passage qu'elle a une participation "dans toutes les SEM" d'organisation de transport. Cette "stratégie d'éviction des sociétés locales" est également décriée par Frédéric Lacouture, directeur commercial d'ECI, présent pour montrer son soutien lors de ce point presse.
À quelques jours de l'attribution du contrat, Eric Caroupapoullé espère que cette DSP ne soit pas attribuée et aimerait voir une nouvelle mise en concurrence "en recourant à un marché public ou à une DSP allotie afin de permettre à un plus grand nombre d’entreprises, et notamment des PME locales qui participent au tissu économique de l’Île, de répondre à l’appel d’offres". Inquiet, il redoute une attribution qui aurait pour conséquence de mettre en péril sa société, qui serait alors contrainte de supprimer plusieurs dizaine d'emplois.