

Cette charte vise à lutter contre la pratique des prix abusivement bas et à mettre en oeuvre une politique de juste prix en s'appuyant sur la "fameuse" grille des coûts de référence dans la filière du transport routier de marchandises. "C'est une très bonne chose, cette charte a été réactualisée et des améliorations ont été apportées", explique Bernard Caroupaye, président de la FNTR. Concrètement, il s'agit d'une véritable "bouffée d'oxygène" pour les transporteurs. "Il y aura un véritable respect des prix par les donneurs d'ordre, ce qui n'était pas le cas avant", souligne-t-il.
Cette grille de référence sera désormais révisée annuellement pour coller à la réalité économique de l'île, une révision qui sera faite sous la houlette de la CCIR et de l'Etat et prenant en compte la variable carburant. Autre problématique de la Réunion, le prix élevé du gasoil et la nécessité selon les transporteurs de mettre en place un gasoil professionnel. "La Région souhaite la création du gasoil professionnel, il devrait arriver vers le début de l'année 2012. Cela fait sept ans que l'on en parle, mais rien n'a vu le jour encore à la Réunion. Nous sommes fermement décidé à mettre en place ce gasoil à destination des professionnels de la route au même titre que d'autres régions en métropole l'ont fait", explique Dominique Fournel, conseiller régional.
Lutte contre la concurrence déloyale
La charte va également renforcer les contrôles à travers la création d'une cellule de médiation et conciliation, sous l'égide de la Préfecture, à compter du 1er juillet 2011. "Des contrôles inopinés pourront désormais avoir lieu", se félicite Bernard Caroupaye, il faut dire que c'était un des cheval de bataille de la FNTR pour éviter les abus en matière de prix pratiqués dans le cadre de prestation de transport. La lutte contre la concurrence déloyale va être une des mesures phares de cette charte en prenant en compte les critères légaux dans le domaine du transport public comme la capacité professionnelle, une licence à jour pour chaque véhicule…
"Pour une collectivité comme le Conseil général, la charte nous permettra de mettre en place nos nouveaux marché public dans un cadre qui ne casse pas la concurrence mais l'encadre. C'est une bonne chose pour les transporteurs, mais également pour les collectivités. Nous avons également l'assurance que l'Etat, en tant que signataire, nous consolide au niveau du contrôle de la légalité. Pour les collectivités il s'agit véritablement d'une bonne démarche", explique Daniel Allamelou, conseiller général et représentant le Département à cette réunion.
"La grille a été revue à la hausse et tout le monde semble sur la même longueur d'onde. La CCIR a fait un très bon travail ponctué de quelques tensions, mais nous avons trouvé un consensus pour que tout le monde soit d'accord", conclut-il.
A la fin de l'année un bilan sera dressé pour évaluer l'application des engagements pris par les signataires de la charte.