
C’est du sentiment que rien n’évolue pour la jeunesse réunionnaise, aussi bien sur le territoire métropolitain que sur l’île, qu’est né le mouvement des Jeunes Emigrés Réunionnais en France. Pour dire leur "ras-le-bol", mais aussi montrer qu’ils s’intéressent à l’avenir de la Réunion, ces jeunes réunionnais d'Île-de-France et d'ailleurs ont donné une conférence de presse, hier, à Paris.
En exposant leurs nombreuses revendications abordant les thèmes du travail, des femmes et de la mémoire, les Jeunes Emigrés Réunionnais en France ont exprimé leur refus de la MCUR et leur souhait de préserver le site de la Grande Chaloupe du passage du futur tram-train.
"Avons-nous besoin d’une MCUR ?", s’interroge Julie Payet (à gauche sur la photo) dans son discours explicatif. Attachée à la mémoire, cette étudiante estime que le projet est virtuel, inutile et coûteux. Comme beaucoup des détracteurs du projet, elle aimerait voir cette manne utilisée à d’autres priorités telles que l’éducation.
Également reproché à la MCUR, le manque de transparence dans son fonctionnement. Alors que les fondations du bâtiment ne sont même pas posées, de multiples actions en son nom ont déjà été menées. Aussi, les JERF préfèreraient que soient préservés et protégés les sites historiques déjà existants, les "lieux de grande mémoire". Parmi ceux-ci, la Grande Chaloupe, considérée par les JERF comme le berceau de la civilisation réunionnaise et menacée par le tracé du tram-train. "Ceux-là mêmes qui, d’un côté, prétendent défendre la mémoire avec la MCUR, de l’autre la détruisent avec le tram-train", s’étonne Julie.
Dans un courrier du 15 décembre 2009, adressé à la Région Réunion, ils ont déjà tenté d’attirer l’attention de Paul Vergès : "Non, Monsieur Vergès, ni votre mandat, ni n’importe quel autre mandat ne permet de kraz nout listoir, gonm nout mémwar". Un courrier resté sans réponse.
