Une journée entière de procès a été nécessaire pour que le tribunal correctionnel de Saint-Denis se prononce sur l’affaire du démantèlement d’un trafic de drogue entre la Belgique et La Réunion.
Dans le box des accusés, Karim Bouazza, 34 ans. Il est accusé d’être le cerveau présumé du réseau stoppé en 2010. A ses côtés, à la barre, 9 autre prévenus, consommateurs ou revendeurs, un 10ème est décédé depuis.
Pendant le procès, on rappellera qu’il s’agit de primo-délinquants. Les prévenus vont tous affirmer qu’il s’agit d’un « petit trafic« , « entre amis« , pour des « consommations personnelles« .
L’avocat Me Jean-Jacques Morel défend la compagne de Karim Bouazza, « aujourd’hui je défends la femme du patron. Il ne faut pas lui adosser un costume plus large qu’est le sien« , insiste-t-il.
Pendant ses réquisitions, la procureure s’attachera surtout à démontrer le rôle primordial de Karim Bouazza dans cette affaire, en s’appuyant sur des écoutes téléphoniques effectuées pendant l’enquête. Et les autres qui gravitent autour sont assimilés à des « assistants de direction » ou encore des « agents commerciaux« .
4 ans de prison ferme pour le cerveau de la bande
Après plus d’une heure trente de démonstration, elle requiert de 1 an d’emprisonnement avec sursis, à 5 ans d’emprisonnement et une interdiction de séjour sur le département de la Réunion ainsi que 30.000 euros d’amende à l’encontre de Karim Bouazza.
Pour Me Marie Briot, « Ces peines sont hors de propos. L’Etat compte se faire 1 million 250.000 euros alors que si le trafic avait abouti, mon client aurait touché 66.000 euros. Qui se fait de l’argent avec ce trafic de drogue alors?« , lance-t-elle.
Karim Bouazza est finalement condamné à 4 ans de prison ferme avec une interdiction de séjour sur le département de la Réunion pendant 5 ans.
Audrey B. et Valérie C. écopent de deux ans de prison ferme.
Frédéric D., Pascal S., Théo B., Aurore G., et Serge M., sont condamnés de trois mois de sursis simple à deux ans de suris simple.
Enfin, Cédric V. et Stéphane A. sont condamnés respectivement à trois ans d’emprisonnement dont 18 mois de sursis simple et de deux ans d’emprisonnement dont un an de sursis simple.