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Trafic d’enfants: Émilie, adoptée, a-t-elle été volée à sa mère?

La nouvelle est tombée samedi et a changé sa vie. Émilie Ducrot, adoptée à l’âge d’un mois, a-t-elle été volée à sa mère? Malgré « un certain manque », Émilie a eu une belle enfance et une famille aimante. Elle a vécu à La Réunion de l’âge de 3 à 17 ans, puis est revenue habiter sur […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 23 novembre 2017 à 17H45

La nouvelle est tombée samedi et a changé sa vie. Émilie Ducrot, adoptée à l’âge d’un mois, a-t-elle été volée à sa mère? Malgré « un certain manque », Émilie a eu une belle enfance et une famille aimante. Elle a vécu à La Réunion de l’âge de 3 à 17 ans, puis est revenue habiter sur l’île il y a deux mois. Adoptée au Sri Lanka par un couple de Français de Haute-Loire, elle a aujourd’hui 32 ans ; donc née en 1985…
 
Or, samedi dernier, la mère de famille apprend d’une amie de Haute-Loire, également adoptée à la même époque au Sri Lanka, que des « fermes de bébés » avaient été découvertes dans le pays dans les années 80. Des nouveau-nés volés ou achetés avec des mères qui ne voulaient pas s’en séparer… Ou encore des femmes enceintes kidnappées, d’autres femmes violées dans le but de créer des bébés pour l’association Flash – l’organisation d’adoption qui a été exposée en 1987 suite au raid d’une « ferme » dans laquelle avaient été trouvés 20 nouveau-nés et 22 femmes.
 
C’est une émission hollandaise, Zembla, qui a diffusé un documentaire sur cette affaire en septembre dernier. En effet, le pays compte bon nombre de citoyens adoptés au Sri Lanka dans les années 80. 11.000 bébés seraient ainsi partis vers des pays de l’Ouest ; l’Allemagne et la France auraient aussi été d’importants adoptants. D’où l’inquiétude d’Émilie.
 
« Que ma mère veuille me rencontrer ou non, je veux que l’on me dise que l’adoption a été vraie »
 
« Mon père avait entendu parler de trafic d’enfants en Amérique du Sud à l’époque, donc il avait demandé l’aide d’une avocate pour le processus d’adoption au Sri Lanka, raconte-t-elle. Il a obtenu le certificat de naissance, le passeport sri lankais et tout ce qu’il fallait pour enregistrer la naissance à Nantes. Mais j’apprends aujourd’hui que des personnes haut placées ont fait partie du trafic, certifiant des papiers officiels qui sont en fait de faux papiers ». Elle poursuit : « Mes parents m’ont toujours dit que je leur avais été donnée par ma mère biologique qui craignait ne pas pouvoir s’intégrer socialement car elle était tombée enceinte hors mariage. Mais le documentaire explique que des femmes étaient payées pour faire semblant d’être les mères biologiques des enfants ».
 
Ce questionnement existentiel avec lequel Émilie a appris à vivre est aujourd’hui devenu une urgence : « Et si ma mère était en souffrance et me cherchait ? » Difficile également pour ses parents qui se sentent coupables. « J’ai hésité à leur dire puis je n’ai pas pu résister à leur demander s’ils pouvaient se souvenir de quoi que ce soit de louche, explique-t-elle. Que ma mère biologique veuille me rencontrer ou non, je veux que l’on me dise que l’adoption a été vraie. Si elle veut me voir, moi ça me permettra de concrétiser une image, de savoir si je lui ressemble, si mes enfants lui ressemblent ».
 
Un centre d’ADN pour réunir mères et enfants
 
Des Réunionnais pourraient ainsi se trouver dans la même situation qu’Émilie et c’est pour cela elle souhaite alerter les familles. Car il y a peut-être moyen de retrouver ces mères biologiques.  En effet, le gouvernement Sri Lankais est au courant depuis les années 80 de l’existence de ce marché. Malgré l’enquête qui aurait été levée en 1993, le ministre de la Santé Sri Lankais, Rajitha Senaratne a reconnu l’existence de ces fermes et a mis en place un centre d’analyse d’ADN pour pouvoir identifier des mères et les rapprocher de leurs enfants. Émilie compte s’y rendre en février.

Aujourd’hui, l’ex-candidate de la Star Academy est coach vocal. Elle souhaite également créer une association de soutien pour les personnes souffrant, comme elle, de troubles bipolaires. « J’aimerais que ceux qui le souhaitent puissent en parler entre eux et ne pas se sentir seuls ».
 
Et une nouvelle priorité aujourd’hui pour cette battante : ce « crime contre l’humanité » qu’elle souhaite voir reconnu et contre lequel elle compte se battre, avec, elle l’espère, le soutien de l’État français.

 

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