Les bagarres à la sortie de boîtes de nuit ne sont malheureusement pas un phénomène rare. Mais les coups de couteaux le sont davantage. Encore plus lorsque l’individu responsable est un jeune de tout juste 18 ans qui, on peut le dire, s’en tape de tout. Malgré son jeune âge, A. Noël est connu pour ses accès de violence. Mineur, le Portois s’était déjà retrouvé plus d’une fois devant la justice. Après s’être fait voler sa moto à Toulouse à l’âge de 14 ans, et voyant que les autorités ne parvenaient pas à la retrouver, il décide de faire sa propre justice. « Tout a commencé quand je suis rentré un an plus tard », ajoute-t-il. Et son avenir, s’en préoccupe-t-il un peu ? « On va voir ». Manifestement non.
Jugé en comparution immédiate au tribunal de Champ Fleuri ce mardi, A. Noël, qui n’a pourtant aucune caractéristique physique imposante, fait mine d’être un dur. Il est jugé pour des faits de violences dans la nuit de dimanche à lundi à proximité de la boîte de nuit le Beach Club.
« Mi languet’ a li, mi pique a li même »
La soirée ne pouvait que mal finir, avec dans la voiture de son dalon un couteau et une barre de fer. Sachant aussi que son « rival » y serait, il s’était donc bien préparé. Ils se croisent en effet dans la discothèque. Quelques regards, puis le « rival » et son ami s’éloignent pour éviter les débordements. Ils décident ensuite de partir, mais A.Noël les attend dehors, un couteau de 8 centimètres à la main. Alors qu’une altercation éclate entre les deux individus, l’ami s’interpose et se prend un coup de couteau au bras. Cinq points de suture et sept jours d’ITT. Mais cela ne suffit pas au jeune majeur qui repart à la voiture pour y sortir une barre de fer.
« Vous trouvez ça normal ? demande la présidente d’audience. Oui c’est normal, répond le prévenu.
– Qu’auriez-vous fait si la victime ne s’était pas interposée ?
– Mi languet’ a li, mi pique a li même
– Vous regrettez ?
– Non mi regrette pa. »
On ne pourra pas lui reprocher un manque d’honnêteté. Mais pourquoi tant de haine ? A.Noël craint que la fille de sa compagne, sa fille, ne soit en réalité celle du prétendu « rival ».
Les regards menaçants envers la victime, ainsi qu’un comportement désobligeant face à la procureure, qui constate qu’il « s’enfonce tout seul », lui valent une exclusion de la salle d’audience en attendant sa peine. 3 ans de prison dont un avec sursis, l’obligation de soins et l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et son ami. « Vous savez ce que ça veut dire de tuer quelqu’un ? » tente un assesseur du juge. Il n’a pas l’air de se remettre en question, que ce soit du cinéma ou de la réelle détermination.